Le siège du FFS C'est dans un contexte politique plombé que la majorité des partis reprend du service. Et subitement ça repart. Atone et aphone depuis plusieurs mois, la scène politique frémit. L'électrocardiogramme affiche des pics en dents de scie ce qui prouve que le coeur bat. Le week-end foisonne en activité partisane annonçant une rentrée politique tardive. Le MPA, le parti de Amara Benyounès tiendra son université d'été les 10 et 11 octobre à l'hôtel Riadh de Sidi Fredj. C'est demain, vendredi que le Front du changement (FC) de Abdelmadjid Menasra organisera une rencontre nationale avec les responsables des étudiants au siège du parti. El Adala de Abdellah Djaballah réunira, à Baba H'cene, samedi prochain, les chefs des bureaux de wilaya. Mais il n'y a pas que les partis de la mouvance islamiste qui mènent une offensive médiatique. Inévitablement, la secrétaire générale du PT doit, en principe, réagir aux propos du ministre du Commerce qui affirmait il y a trois jours que l'Algérie adhérera à l'Organisation mondiale du commerce, n'en déplaise aux «opposants à cette démarche», allusion faite au Parti des travailleurs. Le FFS est lui aussi au rendez-vous puisqu'il tiendra samedi 11 octobre une session extraordinaire de son conseil national. Le FFS disséquera lors de ce rendez-vous la situation politique qui prévaut dans le pays. Ce sera également l'occasion pour son nouveau premier secrétaire, Mohamed Nebbou, d'étaler son plan d'action. Le FFS est porteur d'une initiative de sortie de crise. Accusé, pas ses nombreux détracteurs, d'accointance avec le pouvoir, le plus vieux parti d'opposition soutien mordicus l'idée «d'une reconstruction du consensus national» qu'il estime être la seule issue pour l'actuelle crise que travers le pays. On croit savoir également que le nouveau premier secrétaire, M.Nebbou, rendra publique lors de cette réunion la composante du secrétariat national. Le FLN, dans sa version Saâdani, continue sa restructuration interne. Cela même si tout n'a pas été dit sur le cas Belkhadem réduit au silence. Renvoyé de son poste de conseiller du président de la République puis exclu du parti, M.Belkhadem refuse ce terrible verdict: «Personne ne peut m'enlever la qualité du militant au sein du FLN. La décision m'appartient exclusivement. Quitter le parti est un acte volontaire qui doit émaner du premier concerné», a déclaré Belkhadem à TSA le 31 août. Et enfin, la Coordination pour les libertés et la transition démocratique qui refuse de laisser libre le terrain politique. Le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali, se montre de plus en plus «agressif». Il va entamer lui aussi, dès demain, une vaste campagne de «sensibilisation du peuple» sur la nécessité d'aller vers une période de transition démocratique. Aussi, la Cldt s'attelle à mettre en oeuvre son plan d'action et rédiger son manifeste politique qui sera rendu public à l'occasion du 60e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération. Cette proclamation prendra la forme d'un appel à la population. «Tout le mois d'octobre sera consacré aux actions sur le terrain», a affirmé, Soufiane Djilali. C'est dans ce contexte politique plombé que la majorité des partis réagit. Qu'est-ce qui fait courir les partis après cette période d'hibernation politique? Ils nous ont habitués à n'agir qu'en perspective d'échéances électorales. Or, il n'en existe, du moins officiellement, aucune pour le moment. Le seul rendez-vous précis demeure le 60e anniversaire du déclenchement de la révolution, coïncidant avec le 1er novembre prochain. Veulent-ils saisir cette opportunité pour un sursaut politique national? Des alliances se font et se défont mais sans grand impact sur le terrain. On est loin du bloc soudé de l'Alliance présidentielle constituée par le FLN, le RND et le MSP. Le conglomérat FLN, RND, TAJ et MPA peine à se mettre en place, alors que l'opposition n'a pas les moyens de sa politique.