«Rien ne pourra se faire sans l'institution militaire.» Hamrouche et le FFS tournent le dos à l'opposition. L'ex-chef de gouvernement et le vieux parti de l'opposition ne font pas partie de l'instance de consultation et de suivi créée par l'opposition. Vraisemblablement, les divergences sur le rôle que doit assumer l'armée durant la transition en est une raison principale. A travers ses différentes sorties, le chef du Gouvernement sous Chadli, affirme qu' «il n'y a aucune chance d'instaurer un changement du système sans l'aval et le soutien actif de l'armée qui doit se mettre au service de l'Etat et non du régime». A ses yeux, «il n'existe aucun parti, coalition de partis ou partie capable de former un gouvernement sans l'appui de l'armée qui sert actuellement de base sociale et politique au pouvoir». Sans l'armée, «le gouvernement s'écroulerait en une semaine ou deux». Entendre par là que l'opposition ne sera pas en mesure d'exercer un rapport de force sur le pouvoir. Pour Mouloud Hamrouche, l'armée doit servir d'élément central pour l'Etat. Elle doit se mettre au service de l'Etat et non du pouvoir. «La mission essentielle de l'armée est de défendre le peuple et l'Etat.Elle ne doit pas entrer dans les luttes politiques et idéologiques.» Le FFS de son côté qui a pris part à la première conférence de coordination pour donner son avis, a refusé d'être membre permanent dans l'instance de concertation et de suivi de l'opposition dont la première réunion s'est tenue le 25 septembre dernier au siège de la permanence de Benflis à Hydra(Alger). Cela dit, le nouveau premier secrétaire national, M.Nebbou, affirme qu'il n'est pas contre l'initiative de la Cltd. «Hamrouche qui a refusé de faire partie de cette instance, n'a jamais caché sa conviction que le changement ne peut venir que de l'intérieur du régime et jamais de la société», dixit le président du RCD, Mohcen Belabbas. Le pouvoir qui compterait engager une deuxième phase des consultations avec les acteurs politiques autour d'une nouvelle Constitution, n'a pas encore réagi officiellement sur la plate-forme de la Cldt qui lui a été adressée en mois de juillet dernier par le MSP. En niant qu'il y ait une quelconque crise politique en Algérie, les partis proches du pouvoir que ce soit le RND ou le FLN ainsi que le MPA et le TAJ, ne cessent de s'en prendre à l'opposition en considérant que le peuple à tranché en avril dernier et que la transition n'a pas sa raison d'être. Hamrouche aurait-il des réserves sur la plate-forme de la Cltd. Ce dernier qui fait son bonhomme de chemin en solo ne s'est pas encore exprimé sur la distance prise vis-à-vis de cette coalition. D'autres acteurs politiques estiment dans cet ordre d'idées que les partis islamistes, toutes catégories confondues, prédominent au sein de la Cltd. Les dirigeants du FIS dissous tentent de camper sur l'initiative de l'opposition pour revenir sur la scène politique. Dans ce contexte, Mokrane Aït Larbi, avocat, homme politique et militant des droits de l'homme, avait souligné récemment que le rôle que doit jouer l'armée dans la situation actuelle demeure posé dans la mesure où cette institution constitue le principal centre de décision depuis l'indépendance vu l'échec voulu ou pas de la classe politique. Cela, souligne-t-il «appelle l'armée à s'impliquer pour assurer ce processus démocratique avant de se consacrer à ses missions constitutionnelles classiques qui sont le propre de toutes les armées dans les sociétés démocratiques». Il a émis un certain nombre de remarques sur la conférence nationale de transition démocratique. «Il y a une tentative du retour au Sant'Egidio malgré que l'un des signataires de cette plate-forme a revendiqué l'attentat terroriste commis au boulevard Amirouche et ayant occasionné la mort de dizaines de victimes civiles.» M.Aït Larbi précise que «ces tentatives qui font partie de la crise ne pourront, en aucun cas, constituer des éléments de la solution. Et si l'on persiste sur cette voie, on s'acheminera inexorablement vers une impasse insurmontable», avait-il fait remarquer.