Les délégués des archs, sentant la situation leur échapper, veulent agir vite au risque de se faire surprendre. Lors de leur dernière rencontre à El Kseur, les délégués du mouvement citoyen ont fait montre d'une réelle volonté de renouer les contact avec les pouvoirs publics. En d'autres circonstances, cette évolution dans la position des archs par rapport au dialogue, aurait été salutaire n'eût été le climat de cette suspicion qui a régné pendant toute la durée du conclave. Si tous les délégués étaient unanimes quant à la reprise du dialogue, il n'en demeure pas moins que la manière d'amorcer ce retour à la table s'est posée comme un rempart qui a fait que la décision finale ne sera connue que dans quinze jours avec, toutefois, l'espoir que les positions des uns et des autres évoluent dans le sens d'un rapprochement. Au-delà du climat de suspicion et de cette éternelle divergence, il y a lieu de noter l'inconséquence dont font preuve de nombreux délégués, qui, outre le fait d'oublier jusqu'à même les décisions de l'interwilayas, ne mesurent pas la portée de leurs blocages. Sans cette insouciance de certains délégués, qui donnent l'impression être là que pour surveiller ou encore s'opposer à tout, le problème de la reprise des contacts ne se serait même pas posé, avancent de nombreux observateurs. Pour mieux illustrer cet état de fait, on citera la proposition de la Cadc pour matérialiser cette reprise de langue. Tizi Ouzou ne proposait là rien d'autre que de se conformer aux décisions de l'interwilayas qui autorisaient les présidences tournantes à maintenir les contacts. En effet, au lendemain de la suspension du round de dialogue du mois de janvier dernier, les archs s'étaient retrouvés à Bounouh dans la wilaya de Tizi Ouzou pour un conclave qui avait, entre autres, retenu comme résolution de mandater les présidences tournantes à sur le terrain l'application des deux protocoles d'accord cosignés avec le gouvernement et l'évolution de la situation politique afin d'en informer la plénière de chaque conclave. Ce qui supposait le maintien du contact avec les pouvoirs publics. C'était d'ailleurs ce qui était fait jusqu'au jour où le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, avait déclaré qu'il était en contact permanent avec les délégués Ali Gherbi et Belaïd Abrika. Ces deux derniers, connaissant l'état de méfiance de leurs camarades, ont vite démenti les propos d'Ouyahia, coupant ainsi tout contact, y compris avec les directions et l'administration chargées d'appliquer les mesures contenues dans les protocoles d'accord. C'est en fait à partir de cette date que les relations se sont gâtées. Aujourd'hui, les délégués des archs, sentant la situation leur échapper, veulent agir vite au risque de se faire surprendre. Mais force est de constater encore cette inconséquence avec la réalité, car comment expliquer cette intransigeance de certains délégués qui vont jusqu'à monter les enchères comme si rien ne peut se faire sans eux. Les plus avertis des délégués savent que les partis politiques pointent du nez surfant sur une démobilisation criante: le risque est gros pour les archs. D'où cette réponse incomplète mais positive pour l'heure à un appel du chef du gouvernement, appel qui n'en est pas un, à bien analyser les choses.