Un optimisme qui reste basé sur l'importance du maintien des contacts dans l'intérêt de la région et du pays. Les délégués des archs de Kabylie ont, majoritairement, estimé, le jeudi à Tazmalt, que «le changement à la tête du gouvernement n'affectera pas le processus du dialogue». Intervenant lors d'un meeting populaire animé à la place de la mairie de Tazmalt à l'occasion de la commémoration du cinquième anniversaire de l'assassinat de deux martyrs de la région, le 25 mai 2001, les archs ont saisi l'opportunité du meeting populaire pour s'exprimer sur l'évolution de la situation, 24 heures après la désignation de M.Abdelaziz Belkhadem à la tête du gouvernement. Les archs de Kabylie étaient unanimes à relever la nécessité de poursuivre le dialogue mais non sans appréhender l'avenir sachant la position du nouveau locataire du Palais du gouvernement sur la question. Ce dernier avait, rappelons-le, préconisé au lendemain des résultat du scrutin des partielles, «un dialogue avec les représentants légitimes de la population», entendre par là les élus. Mais il n'était alors que chef du FLN. Le nouveau statut dont il jouit à présent, suscite des interrogations même s'il n'a pas l'air d'inquiéter les délégués des archs. Ces derniers, à travers «la présidence tournante», réunis après la cérémonie, ont rendu public un communiqué dont le moins que l'on puisse dire est qu'il traduit la volonté des archs d'aller de l'avant. Prenant acte «du changement à la tête de l'Exécutif», les partenaires des pouvoirs publics dans le cadre du règlement de la crise de Kabylie, se sont montrés pour le moins optimistes. Un optimisme qui reste basé sur l'importance du maintien des contacts aussi bien pour la région que pour le pays, disaient certains en aparté. «Ce changement à la tête de l'Exécutif n'affectera pas le processus du dialogue», déclarait Bezza Benmansour lors de son intervention. Tout en rappelant le cheminement du mouvement citoyen, les acquis arrachés et ce qui reste pendant, les archs de Kabylie qui enregistrent leur première sortie dans l'ère de Belkhadem, notent que «le mouvement citoyen a dialogué avec le gouvernement en tant que représentant de l'état» que «le mouvement suivra avec attention l'évolution de la situation», mettant en branle les structures du mouvement citoyen appelées «à se prononcer le cas échéant». Ils n'omettront cependant pas de préciser que «les engagement pris ont été faits au nom de l'Etat algérien». Une façon pour eux de dire qu'il «n'est pas question d'un retour en arrière». En d'autres termes, le nouveau chef du gouvernement «doit assumer tous les engagements pris par son prédécesseur». Revenant sur la chronologie des évènements qui a précédé le remplacement d'Ouyahia, les archs de Kabylie ont considéré que «les bruits» du sérail entre les partis de la coalition, s'inscrivaient dans l'optique du contrôle du gouvernement en vue des prochaines échéances électorales. «Qui dit contrôle du gouvernement dit instrumentalisation de l'administration», soutenait en substance le délégué de Sidi Aïch, membre de la délégation en pourparlers avec les pouvoirs publics. Et de souligner: «ces luttes en sourdine ont fini par éclater en public par médias interposés». Partant, les intervenants estiment que «cela n'offre pas l'image d'un pays en mesure de donner confiance à l'investissement et l'attirer». Abordant l'avenir du dialogue, les archs estiment dans leur majorité que «le mouvement citoyen a discuté avec des représentants de l'Etat et non avec des personnes». Ce qui veut dire que «les engagements pris ont été faits avec l'Etat» précise-t-on encore. Aussi, les archs pensent que «le dialogue se poursuivra jusqu'à la signature de l'accord final». De son coté, Belaïd Abrika a déclaré que «la véritable alternance se situe au niveau économique». Pour le délégué des Genêts «la Kabylie ne servira pas de champ de bataille pour les luttes claniques», en soutenant que la «plate-forme d'El Kseur a été élaborée pour en finir avec ces pratiques». Dans leurs interventions la majorité des délégués sont revenus sur les rumeurs portant sur les avantages matériels qu'ils auraient touchés dans le cadre du dialogue, défiant quiconque de «donner des preuves». Partant, ils appellent les citoyens à faire preuve de vigilance face aux manipulations de tous bords.