Le moudjahid est décédé il y a plus d'un mois à Tunis, à l'âge de 87 ans. Le moudjahid Aït Gacem Seddik est mort, il y a plus d'un mois à Tunis, à l'âge de 87 ans. Le quarantième jour de sa disparition aura lieu jeudi prochain dans sa résidence tunisoise d'El Halfaouine. Il était l'une des figures les plus connues de la Révolution à Tunis qu'il avait rejointe en 1946, fuyant les services de la police coloniale qui le pourchassaient depuis son village de Naciria, près de Bordj Ménaïel. Aït Gacem était un pur et dur du mouvement nationaliste aux côtés de nombreux militants de renom. Dans sa région, il était réputé pour son sens du sacrifice pour la cause nationale. Dès 1945, au sein du PPA, Messali le désigne déjà comme l'un des lieutenants de Bellounis. Durant la lutte armée, ce dernier retourna les armes contre les combattants de l'ALN. En s'installant en Tunisie, encore sous protectorat français, huit ans avant le déclenchement de la révolution du 1er Novembre 1954, Aït Gacem pour survivre, se lança dans des activités commerciales aux côtés de redoutables commerçants juifs dont le bastion principal était alors le célèbre quartier d'El Hafsia. Il se spécialisa dans le commerce de la friperie et réussit à supplanter sur la place tunisoise, ses meilleurs concurrents. Au déclenchement de la Révolution, il mit toute son énergie à organiser les premiers circuits d'approvisionnement en armes et munitions de l'ALN. Il installa à partir de Tunis un vrai réseau qui va vite émailler le pays, de Kef à Bizerte, de la capitale à Gafsa et tout le long de la frontière algéro-tunisienne. Aït Gacem était devenu un personnage incontournable pour les premiers dirigeants de la Révolution qui s'installèrent à Tunis tels que Krim Belkacem, le colonel Ouamrane, le colonel Mohammedi Saïd, le colonel Yazoughène et tant d'autres qui seront promus plus tard, après l'indépendance, au grade d'officiers supérieurs de l'ANP. Le célèbre colonel Amirouche a résidé chez lui lors de sa visite en 1958. D'autres militants qui devinrent plus tard, ministres de la République, connaissaient bien ce militant chevronné, «trempé dans l'acier». Il ne badinait pas, selon leurs témoignages, sur l'intégrité morale et encore moins dans le domaine religieux. A l'indépendance, il fut invité par le président Ben Bella à rentrer au pays. Il déclina la proposition en raison notamment, disent ses proches de la déception, des divergences survenues durant l'été 1962 entre le Gpra et l'EMG sous le commandement de Houari Boumediène. Il finira plus tard par exprimer une grande admiration et jusqu'à la fin de ses jours, pour le Président Boumediène. Le colonel Amirouche et le président Boumediène resteront pour lui deux exemples d'abnégation. L'Algérie perd avec la disparition de Sadek Aït Gacem, un militant hors du commun. Elle doit le pleurer, mais rendre aussi hommage à sa mémoire. Que Dieu l'accueille en son Vaste Paradis.