Après la polémique suscitée par l'intervention de Sheikh Shemssedine sur le film de Lyès Salem, El wahrani, et l'utilisation abondante de l'alcool dans le film. Le réalisateur qui a suscité une large vague de soutien dans le milieu de l'élite algérienne, a fini par réagir sur sa page Facebook, répondant à sa manière et en prédicateur islamiste. Dans son intervention, Lyès Salem attaque le religieux, en lui reprochant de ne pas avoir vu le film: «Sheikh Shemssou nous a habitués malheureusement à son populisme de bas étage. Il attaque des démarches ou des gens sans avoir aucune information sur ce qu'il est entrain de dire. Je suis sûr qu'il n'a pas vu le film. On le voit bien à sa façon de lire ses notes.». Malgré cela, le réalisateur manifeste dans sa réponse une certaine admiration pour le Sheikh précisant que quand il ne reçoit que la virulence de l'orateur et son jeu de tête, la vidéo peut impressionner. Avec les sous-titres, vous vous demanderez si ce n'est pas le sketch d'un excellent comique. Il notera également que malgré tout le respect relatif qu'il porte à Sheikh Shemssedine, il faut tout de même noter qu'à 1min30 de la vidéo, la vigueur de l'orateur s'enflamme et il cite l'une des «insanités» qu'il dénonce en ajoutant: «Et il le répète 2 fois, comme si ça lui faisait du bien de le dire devant une caméra, en public. Il y prend du plaisir et qu'on n'aille pas nous tromper, cette «insanité» sort de sa bouche avec un naturel époustouflant, avec une élégance labiale qui me laisse supposer que ce n'est pas une expression qui lui est inconnue, que c'est même une expression avec laquelle il entretient des liens d'amitiés, d'intimités que nous ne soupçonnions pas.» Curieusement, cette attaque virale de l'islamiste cathodique, intervient à quelques jours de la sortie commerciale du film en France, prévu le 19 novembre prochain. D'ailleurs, la mobilisation et le soutien à Lyès Salem a déjà commencé sur Facebook, puisque le réalisateur du documentaire Fidai Damien Ounouri a publié sur sa page un message de soutien au cinéaste Lyès Salem, attaqué avec virulence par un soi-disant imam qui, dans son émission télévisée à grande écoute, appelle les Algériens et les institutions à s'insurger contre son film «diabolique», qui insulterait la mémoire des anciens combattants algériens, en les montrant «fréquenter des cabarets et s'adonner au pêché»... Il invite ceux qui ont la chance d'être à Paris, à assister à la projection de L'Oranais hier 17 octobre à 20h30 au cinéma L'Ecran de Saint-Denis (Panorama des cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient). De son côté, l'équipe Panorama partage la déclaration du réalisateur Damien Ounouri, alors que la comédienne Adila Bendimered, s'est proposé de traduire mot à mot la vidéo de Sheikh Shemssedine. Ce que l'Imam, ignore est que cette polémique qui n'a pas lieu d'être, offre une publicité en or au jeune réalisateur, qui va sortir son film en exploitation en France. Alors qu'il redoutait des attaques des moudjahidine, c'est d'un islamiste que le coup est venu. Lyès Salem peut désormais se vanter d'être le deuxième réalisateur algérien attaqué par des islamistes, après Zemmouri et de se mettre au même diapason de Youcef Chahine. Cette polémique va en tout cas alimenter le débat pour les plateaux de télévision en France, surtout avec l'image qu'offre Daesh. Une polémique qui arrange les producteurs français qui savent que les films qui attaquent l'islamisme religieux rapportent plus que les films qui présentent les héros de la Révolution algérienne. [email protected]