En raison de la sombre affaire liée à la disparition en France de quelque 80 tableaux pris dans les flammes, Abdelhamid Arroussi explique... Suite à la publication par le journal El Watan du 17 juillet dernier et l'intervention du directeur de la communication de la direction générale des douanes sur la Chaîne III concernant la présumée «disparition en France de quelque 80 oeuvres d'art du patrimoine culturel national» exportées dans le cadre de l'Année de l'Algérie en France, l'Unac (Union nationale des arts et de la culture) a tenu à apporter des éclaircissements quant à cette sombre affaire. Dans un communiqué adressé à notre rédaction, le président de l'Unac, Abdelhamid Arroussi, fait état de cette exposition organisée dans le cadre de l'Année de l'Algérie en France et ayant regroupé 96 oeuvres d'artistes peintres et sculpteurs algériens vivant et membres de l'Unac. Le vernissage de cette exposition, pour rappel, a eu lieu le 6 janvier 2004 à Marseille, à la salle du Plateau des Anneaux, la Valentine, lieu où s'est déroulée l'exposition en collaboration avec l'association Relais des artistes transméditerranéens, sise à Marseille. Ces oeuvres, nous assure M. Arroussi, ont été assurées tant en Algérie qu'en France pour une valeur déclarée de 4.800.000 DA (soit 50.000 DA l'oeuvre). L'exposition, nous apprend-on, devait être clôturée le 22 février 2004 pour un rapatriement de la totalité des oeuvres, prévu le 23 février 2004. Il se trouve, nous dit-on, que le 10 février 2004, durant la nuit, le bâtiment de quatre étages, abritant le lieu de l'exposition, situé au deuxième étage, a été la proie des flammes d'un gigantesque incendie qui a nécessité l'intervention des sapeurs pompiers pendant plus de trois heures. Parmi les biens détruits figuraient, nous apprend-on encore, les oeuvres exposées de nos artistes au nombre de 79. Les 17 oeuvres restantes, dont 15 endommagées, ont été récupérées par les services de police. Le président de l'Unac dit être dépêché à Marseille ainsi qu'un représentant du commissariat général pour traiter ce dossier avec les services compétents français (police, douanes, expert d'assurance) et ce, en étroite collaboration avec le consulat d'Algérie à Marseille. Le rapatriement des 17 oeuvres restantes a été autorisé, clôturant ainsi le dossier en France. Le président de l'Unac nous informe, par ailleurs, dans le communiqué que les services des douanes de l'aéroport Houari-Boumediene ont été destinataires de tous les documents exigibles ayant permis la sortie des 17 oeuvres rapatriées et leur restitution à l'Unac. Parmi ces documents figure l'attestation délivrée par les services de police de Marseille, laquelle attestation a été visée par le consulat d'Algérie à Marseille. En outre, les artistes concernés ont été informés en temps utile de cette situation et attendent la fin des procédures pour recouvrer leurs indemnisations auprès de l'assureur. Avec ces éléments d'information, l'Unac «tient, précise-t-elle, à lever toute équivoque sur ce dossier d'autant qu'aucune des oeuvres exportées n'est classée au titre du patrimoine culturel national, et tient à la disposition de qui le souhaite l'ensemble des documents traitant de cette question». Tout en s'indignant «des allégations tapageuses et infondées, l'Unac se dit outrée par de tels agissements et s'interroge sur le but réel de leurs auteurs qui ont fait d'un accident regrettable une affaire d'Etat, mettant ainsi en doute la bonne foi des responsables de l'Unac et par là, la moralité des artistes eux-mêmes», lit-on à la fin du communiqué. Reste qu'il est étrange qu'une galerie regroupant un ensemble d'oeuvres d'art ne soit pas plus protégée que cela. Que s'est-il passé pour que le feu prenne? Quelles sont les causes véritables? Pourquoi le rapport de la police ne nous est-il pas fourni? Enfin, qui est ou qu'est-ce qui a provoqué cet «accident regrettable»? Ce «gigantesque incendie». Il y a de quoi se poser des questions...Un feu peut-il prendre tout seul?