Le parquet d'Alger a requis, hier, 6 mois de prison ferme et 50 000 DA d'amende contre une journaliste d'El Watan, Salima Tlemçani en l'occurrence. La partie civile, quant à elle, a demandé le paiement d'une amende de 2 millions de dinars. La plainte a été déposée par la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) pour diffamation. L'article incriminé, intitulé « Spéculations foncières à Alger, des personnalités impliquées », date de novembre 2001. Dans son écrit, la journaliste avait cité quelques noms qui ont un lien avec cette affaire. Entre autres, Ahmed Tounsi. Pour le situer, elle a précisé qu'il est le frère de Ali Tounsi, patron de la police nationale, sans plus. Ce qui n'est d'ailleurs pas faux. La plainte a été motivée par « l'existence chez la journaliste de l'intention de nuire ». Pour le représentant de Ali Tounsi (le plaignant) et l'avocat de la partie civile, la précision faite par la journaliste a porté « un énorme préjudice à Ali Tounsi et à toute l'institution de la police en sa qualité de directeur général ». L'avocat de la défense, Me Khaled Bourayou, a demandé de la partie civile de lui signifier le « mot » qui est diffamatoire dans l'article. La partie civile réplique autrement : « En précisant que Ahmed Tounsi est le frangin de Ali Tounsi, on comprend que ce dernier est intervenu au bénéfice de son frère, ce qui est faux. » La journaliste mise en cause interviendra juste après pour s'interroger sur le fait que dans l'article, il y avait plusieurs noms de responsables cités, mais il n'y a que la DGSN qui a porté plainte. « Pourtant, je n'ai à aucun moment indiqué ni insinué que celui-ci a un lien avec l'affaire », a-t-elle précisé. Après avoir écouté les deux parties, la juge a mis l'affaire en délibéré pour le 28 juin. D'autres affaires liées au délit de presse ont été renvoyées. Dans la même journée, une autre affaire de diffamation opposant le responsable des Douanes à l'aéroport d'Alger, Regue Benamar, à l'ex-directeur de la communication des Douanes, Mohamed Slimani, et l'ex-directeur de la prévention à la direction générale des Douanes. La plainte a été déposée suite aux déclarations de ces deux derniers lors du procès lié à l'affaire des batteries qui s'est déroulé en mars dernier au tribunal d'Alger, qui accusaient M. Regue d'être le principal responsable des douanes dans cette affaire. Le parquet a demandé l'application de la loi. Ainsi, Me Bourayou, présent au procès, s'est demandé pourquoi il n'y a que les journalistes qui ne prétendent pas à de tels réquisitoires.