Les jihadistes de l'Etat islamique ont fait voler trois avions saisis à l'armée syrienne, grâce à l'aide de pilotes de l'ex-armée irakienne, rapporte hier l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH, basé en Grande-Bretagne). «L'EI dispose de trois avions, vraisemblablement de type MIG 21 et MIG 23, capables de voler. Ces appareils ont été pris sur les aéroports militaires syriens désormais sous le contrôle de l'EI dans les provinces d'Alep et de Raqqa (nord)», selon l'ONG. «Des officiers de l'ex-armée irakienne (dissoute après la chute de Saddam Hussein, Ndlr) supervisent des sessions d'entraînement dans l'aéroport militaire d'Al-Jarrah», sous le contrôle de l'EI et situé à l'est de la ville d'Alep, ajoute l'OSDH. Après la dissolution de l'armée irakienne par les Etats-Unis, d'anciens cadres sunnites avaient rejoint les rangs de l'Etat islamique d'Irak, branche irakienne d'Al Qaîda devenue par la suite l'Etat islamique. Ce groupe a proclamé en juin un «califat» sur les territoires qu'il contrôle en Syrie et en Irak après des offensives fulgurantes dans ces deux pays. Des témoins ont affirmé à l'OSDH avoir vu à plusieurs reprises des avions voler à basse altitude pour ne pas être repérés par les radars, après avoir décollé de l'aéroport al-Jarrah. Deux des appareils ont été pris de Tabqa, un aéroport militaire capturé par l'EI en été dans la province septentrionale de Raqqa, au terme de sanglants combats dans lesquels des centaines de soldats ont été tués. Les jihadistes contrôlent trois aéroports militaires depuis le début de l'année en Syrie. Outre Tabqa et al-Jarrah, ils ont mis la main sur celui de Bouqamal, dans l'est du pays, et tentent de prendre celui de Koueiris, près d'Alep. L'OSDH n'était pas en mesure de vérifier si les jihadistes disposent de missiles utilisables dans des attaques aériennes. L'EI, qui sème la terreur dans les territoires qu'il contrôle, est visé en Syrie depuis le 23 septembre par des frappes aériennes de la coalition dirigée par Washington.