Des combats faisaient rage hier entre les djihadistes de l'Etat islamique (EI) et l'armée syrienne qui tente de défendre son dernier bastion dans la province septentrionale de Raqqa, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH, basé en Grande-Bretagne). «De violents combats durent depuis la nuit (de mardi à mercredi) dans les environs de l'aéroport militaire de Tabqa», seule position encore aux mains de Damas dans la province de Raqqa, d'après l'ONG. Au moins cinq jihadistes sont morts dans ces affrontements qui ont débuté depuis une dizaine de jours mais se sont intensifiés mardi soir. Dans ces combats sont utilisées des armes lourdes et moyennes tandis que le régime a recours à son aviation pour bombarder les jihadistes. L'EI, groupe ultra radical qui sème également la terreur en Irak, contrôle de très larges secteurs du nord et de l'est de la Syrie, notamment la province de Raqqa. En juillet et début août, il a chassé l'armée de deux bases importantes, la base 93 et la division 17 après avoir tué plus d'une centaines de soldats. Ces attaques ont poussé le régime à lancer une campagne de bombardements aériens inédits contre les positions de l'EI dans la province de Raqqa et ailleurs en Syrie, alors que jusqu'à présent, les deux bords s'évitaient. Jusqu'alors, les deux principaux fronts étaient celui opposant depuis trois ans l'armée syrienne et les rebelles qui tentent de renverser Bachar al-Assad, ainsi que celui entre les rebelles et l'EI, qu'ils accusent d'avoir volé leur «révolution» en raison des atrocités qu'il commet. L'EI revendique des actes de crucifixion, de lapidation, de flagellation et des décapitations dont mardi celle du journaliste américain James Foley. Concernant la bataille de l'aéroport de Tabqa, des sympathisants de l'EI ont apporté leur soutien au groupe sur Twitter. «Les lions de l'EI ont annoncé une guerre sans merci, il est temps de décapiter les têtes des Nussairis», dénomination péjorative utilisée par des extrémistes pour désigner les Alaouites. «L'EI va purifier l'aéroport de Tabqa des restes des Nussairis», tweete un autre. L'EI avait annoncé fin juin un «califat» sur les territoires qu'il contrôle en Syrie et en Irak, où il est visé par des frappes aériennes américaines pour stopper son avancée dans la région autonome du Kurdistan.