La tutelle aspire à réhabiliter de «fond en comble» l'activité touristique. «Des matelas datant des années soixante-dix, à ce jour utilisés dans de nombreuses infrastructures hôtelières». Quand il évoque les problèmes de son secteur, le ministre du Tourisme focalise une grande partie de ses critiques sur la vétusté des infrastructures hôtelières. Mohamed Seghir Kara a lâché cette «lourde» phrase pour dénoncer la désagrégation «effarante» qui touche, de plus en plus, les hôtels et autres complexes dont la vocation est curieusement, touristique. De l'hôtel El Aurassi, «fierté», jadis, du tourisme national, l'invité du forum du quotidien Djazaïr News, a dressé, hier cette «sombre» situation mais a, aussitôt, fait connaître les futurs projets qu'il entend, à terme, mettre en oeuvre pour, dit-il, «retaper à neuf» les infrastructures touristiques. Comment? Les solutions mises en évidence par le ministre sont multiples : il y a d'abord cette histoire de «privatisation» des hôtels, à laquelle il dit accréditer le principal de son action départementale, qui continue de tarauder les esprits: «Sans complexe ni démagogie, nous irons vers la privatisation de nos infrastructures afin d'améliorer la gestion des prestations hôtelières» a suggéré M.Kara dans son intervention. Plus incisif, il ajoute: « L'Etat ne s'occupera plus de la gestion des hôtels» ajoutant texto: «la privatisation des hôtels est inéluctable!» Qui dit donc privatisation dit «forcément» investissement. La recette «Kara» pour soutenir cette «lancinante» entreprise plaide pour l'ouverture du capital des entreprises avec pour «consigne» la conclusion de contrats de management. Pour étayer ses propos, le ministre parle de nombreux projets touristiques qui seront enclenchés grâce au partenariat des pays arabes, ceux du Golfe plus précisément, mais sans toutefois, divulguer la date. Le ton est ainsi affiché. Finie l'époque socialiste où la gestion touristique fut exclusivement du ressort public. Il annonce également la création prochaine d'un fonds destiné au soutien de l'investissement privé. Une action appelée, entre autres, à lever les entraves liées à l'investissement. Par ailleurs, au sujet de la capacité d'accueil des infrastructures hôtelières, le programme ministériel vise, dans trois ans, à l'horizon 2007, à réaliser 55.000 lits, pour atteindre, en 2013, 115.000 unités, soit un taux d'investissement de 323 milliards de dinars. Continuant sa diatribe, le représentant du gouvernement a remis sur le tapis l'autre sujet qui fait, lui aussi, grincer des dents : le foncier touristique. Car, d'après lui, le nombre d'«assiettes» touristiques accaparées par des personnes étrangères au secteur est en augmentation galopante: «C'est une agression flagrante!», a-t-il martelé. Il est vrai que le problème reste, à ce jour, insoluble et contredit, de fait, l'appel des pouvoirs publics à l'investissement privé. Pour l'anecdote, une dame, présente hier dans la salle, a fait part au ministre des problèmes auxquels elle s'est heurtée pour l'acquisition du terrain destiné à abriter, à Biskra, un «grand» complexe touristique. Chemin faisant, dans le cadre du programme décennal que M.Kara présente comme l'unique politique à même de réhabiliter le tourisme, figure une bonne partie réservée à la gestion du foncier touristique, plus connu sous l'appellation de ZET (Zone d'extension touristique). Actuellement, l'Algérie compte 174 ZET dont la superficie est de 40.000 ha. Désormais, à l'en croire, la distribution du foncier se fera en mesure des normes requises à travers les nouveaux textes de loi élaborés par la tutelle: de 1966 jusqu'à 1999, aucune loi n'a été promulguée dans le secteur, poursuit le conférencier. Quant à l'afflux des touristes étrangers, le ministre s'est fait plaisir en apprenant que le nombre de ces derniers a atteint, l'année précédente, 1.160.000, soit une augmentation de 18% par rapport à 2002. Pour cette année, M.Kara se dit optimiste car les conditions, notamment sécuritaires, permettant un tel afflux, se sont nettement améliorées.