Après les «décès tragiques» de Khalifa Bank et de la Bcia, c'est au tour de l'Union Bank, que préside Brahim Hadjas, de subir le même sort. Le tribunal d'Alger, a en effet, rendu un arrêt commercial le 13 de ce mois ordonnant la mise en place d'un liquidateur pour l'activation des mesures de fermeture de cette banque. Les propriétaires, qui soulignent le caractère vague des attendus de ce jugement, précisent que «rien ne justifie une pareille mesure». Les banques privées algériennes, depuis toujours, ont été les victimes d'un système obsolète qui ne leur permet pas d'accéder aux marchés monétaires qui les autorise bien souvent à travailler sans filet, avant que le couperet ne tombe au moment où l'on s'y attend le moins. C'est pour cette raison, à laquelle il faudrait ajouter la volonté clairement affichée par cette banque de se mettre en conformité avec les nouvelles règles, sous le strict contrôle des autorités bancaires et judiciaires, que l'Union Bank a entrepris un combat sans merci, avec la rage du désespoir pour tenter de survivre à cette véritable bourrasque. C'est, en effet, sans ménagement aucun que les activités de cette banque ont été toutes bloquées, les travailleurs mis au chômage et les clients «ignorés». Il y a lieu de s'étonner, ce disant, de la rapidité avec laquelle la décision de justice a été mise en application. Ce qui pousse les observateurs à se demander s'il n'y a pas quelques personnes puissantes qui sont en train de tirer les ficelles, cherchant par tous les moyens à se débarrasser de cette banque, ainsi que des éventuelles preuves gênantes, cela avant qu'il ne soit trop tard. Sur ce point, il ne fait pas de doute que ces banques privées, victimes de leur propre réussite, qui ont eu l'éclat et la durée d'un feu de paille, ont été utilisées et usées jusqu'à la corde par des gens dans le transfert de fonds, ainsi que le blanchiment et même le détournement d'argent. Il est vrai que la nouvelle loi de lutte contre la corruption, ainsi que les futures réformes financières, cherchent à mettre un terme à tout ce micmac, il n'en demeure pas moins que dans l'ensemble de ces cas, seuls des lampistes ont payé dans des affaires qui, si elles venaient à être divulguées, feraient sans doute tomber pas mal de têtes puissantes. En attendant que le secteur bancaire soit assaini donc, les institutions financières étatiques continuent de régner sans partage, alors que les banques internationales ouvrent timidement des succursales dans le seul but d'accompagner les plus grands investisseurs de leurs pays respectifs.