Les écoles et instituts supérieurs utilisent des agréments pour des formations professionnelles. Les jeunes Algériens qui ont obtenu des diplômes supérieurs dans des écoles privées sont avertis. L'Etat ne les reconnaît pas comme des titres officiels. C'est du moins ce qu'a reconnu, hier, le ministre de l'Enseignement supérieur sur les ondes de la Radio nationale Chaîne III où il était l'invité de la rédaction. «Les écoles privées qui assurent des formations supérieures ne sont pas agréées. Donc les diplômes qu'ils délivrent ne sont pas reconnus par l'Etat», a soutenu M.Mebarki. «Ces écoles ont été autorisées à faire de la formation professionnelle. C'est d'ailleurs pour cela qu'elles sont agréées. Mais, elles ont décidé maintenant d'assurer des formations supérieures privées sans que l'Etat ne les autorise», explique-t-il. «Leurs gérants se sont accordé l'autorisation de les créer sans être agréés et les diplômes qu'ils délivrent ne le sont donc pas davantage», a-t-il prévenu avant de souligner que ces écoles privées d'enseignement supérieur ne sont pas censées exister. Ce qui est effectivement le cas vu ses explications, mais M.Mebarki oublie que c'est le rôle de son département de mettre fin à cette anarchie et laisser les gens se faire arnaquer croyant que ces diplômes sont reconnus. Le ministre reconnaît donc être tout à fait conscient de la situation. Alors pourquoi laisse-t-il les choses comme elles sont? N'est-il pas de son devoir de protéger les citoyens de ces vendeurs de rêves, surtout que cela concerne l'avenir de milliers de nos jeunes? Sous d'autres cieux, cette sortie du ministre aurait été considérée comme une non-assistance à jeunes en danger! Toujours concernant les établissements privés, le ministre a fait savoir que la loi permettait toutefois la création d'universités privées. Il atteste que la balle est plutôt dans le camp des opérateurs privés qui ne se sont pas manifestés pour ce genre de projets. «Il y a un cahier des charges qui a été mis en place depuis plus de six ans. Les règles à respecter ont été définies. Mais il se trouve que c'est seulement un soumissionnaire qui, à ce jour, s'est manifesté et cela depuis pas plus de trois mois», a-t-il affirmé. Pour revenir aux universités publiques, Mohamed Mebarki a affirmé que l'année 2014-2015 sera celle de l'approfondissement des réformes avec pour objectif essentiel d'améliorer la qualité de l'enseignement. «Il s'agit de faire reculer les déperditions qui étaient enregistrées auparavant, s'ouvrir sur l'environnement socio-économique du pays et s'aligner sur les normes internationales à travers l'amélioration de la qualité de l'enseignement», s'est-il engagé. Le ministre qui a fait état d'un certain nombre d'actions projetées, a mis l'accent plus particulièrement sur la nécessité de corriger les «dysfonctionnements» relevées dans la mise en oeuvre des réformes engagées dans le secteur de l'enseignement supérieur. Il a souligné, à ce propos, que l'Université algérienne «doit répondre aux besoins de l'environnement socio-économique du pays et s'impliquer, de manière active, dans son développement». Pour ce faire, il a plaidé en faveur d'une formation de qualité «conformément aux objectifs tracés dans ce sens», précisant que les conditions «ne sont pas encore réunies pour procéder à une évaluation globale du système LMD Licence-master-doctorat». De grandes écoles seront créées au niveau national. Il a relevé, dans le même sens, que son secteur a réceptionné, au titre de la rentrée universitaire 2014-2015, 62.000 nouvelles places pédagogiques et plus de 68.000 lits d'hébergement, assurant qu'il y a une «amélioration» de la qualité des oeuvres universitaires offertes aux étudiants.