Le siège du FLN Alors que tous les responsables des partis activant sur la scène ont réagi en convoquant des réunions et des conférences de presse, le patron de l'ex- parti unique a flashé par son absence. Il est loin de se soucier des maux qui rongent la société. Le FLN a apparemment d'autres chats à fouetter. La contestation des Unités de sécurité (URS) qui a sérieusement secoué les institutions de l'Etat n'a pas capté l'attention du parti majoritaire. Son secrétaire général, Amar Saâdani qui était très prolixe auparavant, s'enfonce dans un silence radio. Aucune réaction ni la moindre déclaration du chef de file de la première force politique du pays sur les événements qui minent l'actualité nationale ces derniers temps. L'ex-parti unique qui se considère comme la locomotive de toute initiative politique, lors des échéances électorales reste en position de téléspectateur, face à la contestation qui gagne les institutions de la République. Alors que tous les responsables des partis activant sur la scène ont réagi, en convoquant des réunions et des conférences de presse, le patron de l'ex-parti unique a flashé par son absence. Le parti s'est contenté de réagir par le biais de son porte-parole pour dire que les revendications des policiers sont légitimes, sans prendre la peine d'aller au fond du problème. N'est-ce pas une démission pure et nette de ses responsabilités? Pourquoi se désengage-t-il? s'interrogent des observateurs de la scène politique. Etant un leadership politique et partenaire du gouvernement, le FLN est censé être une force de proposition et contribuer à la solution des crises. Interpellé sur le silence du secrétaire général, Rachid Assas, membre du bureau politique donne une autre version. «Nous ne voulons pas faire dans la surenchère», a-t-il affirmé, en assurant que le parti préfère laisser le soin au gouvernement. «Le gouvernement est en train de déployer de gros efforts pour régler ces crises et nous ne voulons pas interférer», a soutenu notre interlocuteur. Un autre militant qui a requis l'anonymat a simplifié les choses, en affirmant que «le FLN est un appareil du pouvoir, il s'exprime quand il y a besoin». Le silence de Saâdani est loin d'être un non-événement. L'attitude du parti majoritaire obéit à d'autres considérations et ambitions politiques motivées par son souhait de régner à la tête de l'Exécutif. Certes, Saâdani a enterré la hache de guerre avec le Premier ministre, mais il réclame toujours la tête du gouvernement. Cette idée le hante davantage. Lors de sa dernière sortie médiatique, Saâdani a fini par cracher le morceau, en affirmant que son parti ne doit plus se contenter d'être majoritaire au niveau du Parlement et des assemblées locales. «Nous sommes (le FLN, ndlr), le parti majoritaire et un parti majoritaire ne doit pas se contenter d'applaudir», a-t-il estimé lors d'une réunion du bureau politique. M.Saâdani voit mal qu'un parti majoritaire comme le FLN ne détient que deux portefeuilles ministériels au même titre que son rival, le RND. «Certains s'étonnent de ce que nous revendiquons le gouvernement! Pourquoi? Sommes-nous une association caritative?», s'est-il exclamé, un message fort qu'il adresse à ses partenaires. «Un parti récemment créé dirige le gouvernement et l'on s'interroge encore pourquoi le FLN le revendique», s'indigne encore Saâdani, faisant bien sûr allusion au TAJ et MPA. Contrairement à d'autres partis, le FLN préfère mettre de l'ordre dans sa maison. Une opération de réorganisation de toutes les structures est en cours. En prévision du 10ème congrès prévu durant le premier trimestre 2015, le parti renforce ses rangs pour écarter toute éventuelle crise et avoir la tête reposée.