Chérifi, le possible successeur de Aït Ahmed à la tête du FFS Depuis le départ à la retraite de Aït Ahmed, le FFS s'est choisi une nouvelle feuille de route politique pour exister. Le plus vieux parti d'opposition, le FFS, a entamé le 21 octobre dernier, des consultations bilatérales avec les partis et les personnalités politiques dans le cadre de la préparation de sa conférence nationale du consensus. Le RND et le FLN sont les deux partis au pouvoir rencontrés, hier, par le FFS. Suivi par Ali Benflis et le MSP. Comment analyser cette nouvelle vision politique du parti de Aït Ahmed? Le président du FFS qui a quitté officiellement la présidence du parti en décembre 2012, ne dirige plus le parti, mais il est au parfum des actions de son parti par son fils et deux de ses plus proches conseillers, présents toujours dans le secrétariat national. Depuis cette date et depuis le dernier conseil national, le Front des forces socialistes possède même sa propre instance présidentielle. Celle qui donne les directives à prendre, lors d'une crise politique. Dans cette instance, figurent deux importantes personnalités: Ali Laskri qui a eu à diriger le parti et qui est considéré comme le sage du conseil national et Mohand-Amokrane Chérifi, expert international et ancien ministre du Commerce dans le gouvernement Brahimi, coordinateur de l'Alliance mondiale des villes contre la pauvreté dans le cadre du programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et président de l'Association des fonctionnaires internationaux algériens. Mohand Amokrane Chérifi qui est diplômé de Grenoble (France) et docteur en économie de Harvard, aux Etats-Unis, est pressenti pour succéder à Hocine Aït Ahmed, dont il était le principal conseiller à Genève. Chérifi s'est illustré depuis 2012, date à laquelle le «Zaïm» quitta la scène politique, en faisant des conférences de haut niveau sur la crise financière et la menace sur le pays lors des différentes universités politiques du FFS. C'est lui qui dirige actuellement les consultations et pas le premier secrétaire national, Mohamed Nebbou. Ce dernier s'est volontairement laissé effacer devant cette forte personnalité qui risquerait d'être une importante figure politique dans les mois à venir. Resté loin des séismes politiques qu'a traversés le FFS au cours de ces dernières années, Chérifi est l'homme idéal qui remettra le plus vieux parti d'opposition du pays sur les rails de la démocratie en Algérie. Alors qu'on donnait le parti comme mourant politiquement, le FFS renaît de ses cendres en organisant des rencon- tres inédites avec des partis avec qui tout l'oppose. Comme le FLN, à qui le FFS lui avait interdit de réintégrer l'Internationale socialiste. Ou encore le MSP avec qui il refusa de partager les bancs de l'opposition du temps de Nahnah. En lançant cette initiative inédite de consultation sans exclusive avec les partis politiques, le Front a retrouvé ses «forces socialistes». Même l'ex-candidat malheureux à la présidentielle d'avril 2004 et 2014, Ali Benflis a tenu à saluer «le rôle historique du FFS dans la promotion des droits et des libertés démocratiques». La rencontre historique entre le FFS et le FLN a même eu lieu au siège de l'ancien parti unique à Alger. Chose inimaginable, il y a quelques années. Saâdani qui avait étonné tout le monde en écrivant une lettre à Aït Ahmed pour l'inviter au débat politique, a eu gain de cause et finit par séduire le parti du «Zaïm». Saâdani a même fait le parallèle de cette rencontre comme un nouveau succès de la révolution algérienne, puisqu'elle a lieu quelques jours avant le 60e anniversaire de la Révolution, rappelant avoir adressé, il y a un an, cette lettre à Hocine Aït Ahmed. En déclarant «Nous considérons que le FLN est le parti le plus important en Algérie», Mohand-Amokrane Chérifi, a mis un terme à plus de 50 ans de querelles et d'échanges politiques violents entre l'ex-parti unique au pouvoir et le plus ancien parti démocrate de l'opposition. Le FFS qui avait participé aux consultations avec Ouyahia et qui avait rencontré les partis de l'opposition du Cnltd, a définitivement abandonné la politique de la chaîse vide. Une politique qui l'avait mis parfois à l'écart des présidentielles et des législatives importantes du pays. En participant à des rencontres avec le FLN, le MSP, Benflis... le FFS sera aujourd'hui chez Mouloud Hamrouche faisant un tour d'horizon de la classe politique sans exclure la force de proposition des uns et le pouvoir de décision des autres.