Les délégués des archs se sont entendus pour soumettre le document de réflexion à la base citoyenne pour enrichissement. Réunis en conclave ordinaire à Semaoun, les délégués de la coordination intercommunale de Béjaïa ont retenu l'idée d'organiser, le 20 août prochain, une marche nationale populaire suivie d'une grève générale en soutien aux délégués et citoyens détenus. Une semaine jour pour jour, après la décision de reprise de dialogue avec le pouvoir, les délégués des archs de Béjaïa se sont de nouveau concertés lors d'un conclave initialement prévu à Akfadou mais déplacé à la dernière minute à Semaoun sans raison apparente. Mais toujours est-il que les débats autour de la forme à adopter pour amorcer le dialogue semblent porter leurs fruits puisque la CICB donne l'impression d'évoluer doucement mais sûrement. En effet, le consensus fait autour de l'interpellation du chef du gouvernement par voie écrite cède désormais le pas à la proposition d'envoi d'une délégation prendre attache avec Ouyahia. La CICB, qui était jusque-là réticente à cette manière de faire défendue bec et ongles par les coordinations de Tizi Ouzou, Tipasa et Alger, semble lâcher du lest puisqu'une partie de ses délégués sont revenus à de meilleurs sentiments qui n'est pas sans laisser croire à un dépassement rapide de ce qui avait constitué la pierre d'achoppement lors de la précédente interwillayas. Même si certains délégués continuent de s'y opposer, il reste que le fait de déclarer cette rencontre ouverte, un phénomène nouveau et tendant à se répéter chez les archs, laisse penser qu'un accord consensuel, par rapport à l'option de l'envoi d'une délégation composée des présidences tournantes, est proche au sein de cette coordination, qui a freiné l'élan de l'interwillayas. Dans un tout autre volet, la coordination de Béjaïa a décidé d'organiser autrement le 20 août prochain, date du 48e anniversaire du congrès de la Soummam : si jusque-là les archs initiaient des manifestations pour «se réapproprier la mémoire du peuple», cette année celle-ci semble être oubliée au profit d'un soutien aux délégués et citoyens détenus par le pouvoir. Ce sera donc la 4e fois que les archs occupent le terrain à Ifri Ouzellaguen par des manifestations gagnées au fur et à mesure par une démobilisation criante. On se rappelle du fiasco de l'an dernier. Par ailleurs, les délégués des archs se sont entendus pour soumettre le document de réflexion à la base citoyenne pour enrichissement avant son adoption finale. Là encore, cela fait un laps de temps qu'on parle de réflexion sur les perspectives d'avenir sans pour autant en connaître les conclusions que le citoyen est en droit de savoir. L'occasion lui est peut-être offerte si, toutefois, il daigne répondre aux invitations.