Une scène qui fait partie du quotidien des Béjaouis Ils exigent la fermeture de deux bars restaurants. Les citoyens de plusieurs villages de la commune de Fénaïa ont exigé hier matin, la fermeture de deux bars-restaurants à travers la fermeture de la Route nationale 26 reliant la ville de Béjaïa à la région de la vallée de la Soummam. Cette action musclée trouve sa raison d'être dans les désagréments causés par l'exploitation de ces deux établissements, autorisée par les pouvoirs publics. «Nous n'avons pas cessé de réclamer la fermeture de ces deux bars depuis 2010», affirme le chef de file des protestataires, soulignant que «c'est le mutisme des pouvoirs publics qui a amené les citoyens de cette commune à agir de la sorte». Des dizaines de citoyens issus du aarch de Fénaïa étaient loin de revendiquer une quelconque amélioration des conditions de vie (gaz de ville, eau potable ou revêtement de route), comme cela est régulièrement exprimé à Béjaïa mais d'une toute autre revendication liée à l'exploitation de deux établissements hôteliers, jouxtant la RN 26. Les mécontents ont rouvert la voie après une heure et demie environ. «Ces commerces sont une source d'insécurité et violence, de déshonneur et d'atteinte aux moeurs pour le voisinage», affirment les protestataires. Le maire de Fénaïa, M.Bali a affirmé de son côté avoir «saisi» les autorités concernées afin d'intervenir et prendre en charge les revendications, tout en déplorant la fermeture de la route qui conséquemment, a contraint des milliers d'usagers en déplacement dans les deux sens à de longs détours par Amizour ou Adekar. Quant aux autres, ils ont dû patienter dans l'attente d'une hypothétique réouverture de cet axe routier pour poursuivre leur route. La wilaya de Béjaïa débute donc la semaine par une protestation aux désagréments disproportionnés. Cette action musclée, qui n'est pas étrangère aux citoyens de la région, place pour la nième fois la région de Béjaïa à la tête du hit parade en la matière. Béjaïa demeure indécrassable sur ce plan comme si elle n'était pas gouvernée. Chaque jour que Dieu fait, on relève une manifestation comme si tout manque et rien ne va. La fermeture de route, qui était l'apanage des aârouch à une époque de crise politique, devient désormais le recours par excellence de nombreux citoyens pour soulever des revendications liées à la détérioration de leur cadre de vie. La protestation est généralement dirigée contre les élus locaux et l'exécutif de wilaya, dont l'incapacité à prendre en charge les doléances formulées par écrit s'avère une réalité qui pousse à l'expression de la colère dans la rue. Pour revenir à l'action du jour, il est utile de rappeler que les établissements contestés sont dûment autorisés par la wilaya. Une autorisation qui n'a vraisemblablement pas été établie sans le respect de la réglementation, dont notamment les enquêtes commodo et incommodo. A ce titre, il y a lieu de s'interroger si ces enquêtes ont été effectuées dans les règles de l'art. Autrement comment expliquer cette protestation de citoyens censés avoir été interrogés sur la possibilité d'ouverture de ces établissements dans le cadre de la même enquête. Par ailleurs, l'insécurité dénoncée pour l'occasion par les protestataires s'explique par l'absence des services concernés, qui restent très permissifs quant à la consommation de l'alcool.