La Mauritanie connaît actuellement un début d'invasion généralisée. Ils sont désormais, neuf pays à s'unir pour combattre « main dans la main » le criquet. De peur d'une invasion généralisée comme c'est le cas, semble-t-il, actuellement en Mauritanie ; une réunion régionale sur la lutte antiacridienne aura lieu mardi à Alger. Elle regroupera, à cet effet, les neuf pays touchés, peu ou prou, par ce fléau (Algérie, Libye, Mali, Maroc, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad et Tunisie). Parce que la situation dans certains pays notamment ceux du Sahel, a pris des proportions alarmantes menaçant, plus qu'avant leurs économies, la nécessité voire l'urgence, de mettre en place une «stratégie» régionale de lutte et de prévention se pose avec plus d'acuité. La situation en Mauritanie, pays «rongé» dès l'apparition des premiers essaims au mois de septembre 2003, s'aggrave à mesure que passent les jours, et se complique au point où il a été signalé, récemment, un début d'invasion généralisée tandis que la lutte, sur le terrain souffre d'un manque de moyens flagrant. Selon les précisions de l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (Fao) les premiers essaims de criquets pèlerins s'étaient déplacés de leur aires de reproduction printanière, dans le nord-ouest de l'Afrique, vers plusieurs pays du Sahel dont la Mauritanie, le Sénégal, le Mali et, dans une moindre mesure, vers le Niger et le Tchad. Dimanche dernier, Nouakchot a lancé un appel «pressant» à l'aide internationale pour freiner, un temps soit peu, l'ampleur galopante de ce phénomène qui a fini, selon toute vraisemblance, par prendre une dimension «internationale». En Algérie, après les «frissons» d'une invasion à grande échelle, suscités durant le printemps, la «fièvre» acridienne est tombée d'un cran. Il faut dire qu'à cet effet, les pouvoirs publics, sous la houlette du Comité interministériel de supervision de la lutte antiacridienne (Cisla), chapeauté par le ministère de l'Agriculture, ont mis tous les moyens humains, matériels et financiers en vue d'endiguer les centaines de milliers d'hectares infectés. «Maîtrisée» avec le traitement de quelque 2,4 millions d'hectares la situation acridienne dans notre pays n'en est pas moins épargnée par un «retour en force» des ailés pèlerins à l'approche de l'automne. Saïd Barkat, ministre de l'Agriculture, sans crier victoire, avait, au cours d'une réunion tenue la semaine précédente avec la Chambre nationale de l'Agriculture, appelé à la vigilance et à la mobilisation notamment aux agents chargés de la lutte dans les différentes régions du pays. Ainsi, après les péripéties «nationales» de l'invasion acridienne, la tendance est en passe actuellement de prendre l'allure d'un problème régional, voire international et dont le règlement définitif nécessite une collaboration «étroite» non seulement entre les pays concernés et les organisations internationales, mais surtout celles des grandes puissances, qui restent, à ce jour, «insensibles» alors que certains pays risquent, complètement de «craquer» face au criquet en perpétuel «Crac-crac».