La Tunisie vit une situation extraordinaire de son histoire. Plus de 400 journalistes ont couvert les premières élections pluralistes tunisiennes. La Haute Autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) avait rappelé, aux médias, les règles du silence électoral, à la veille des élections législatives, dimanche 26 octobre courant. Le président de la Haica, Nouri Lajmi, a précisé, dans une déclaration, que l'article 70 de la loi électorale interdit, notamment la diffusion et la publication par les médias de sondages en rapport direct ou indirect avec les élections, ainsi que des études et commentaires y afférents. Il a évoqué les sanctions prescrites dans l'article 156 de la loi organique relative aux élections, qui inflige aux médias ne respectant pas les règles du silence électoral des amendes variant entre 20 mille et 50 mille dinars. Lajmi a souligné que la Haica est satisfaite du respect, par la plupart des médias, des règles de couverture de la campagne électorale. C'est la chaîne de télévision Hannibal TV, qui a fait les frais de cette décision puisqu'elle a été condamnée par la Haute Autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) à payer une amende de 10.000 DA, et ce, pour avoir laissé apparaître le logo de Nidaa Tounès lors de l'émission El Kelma Li Sandouk du 21 octobre 2014. La Haica, a souligné que la chaîne Hannibal TV a ainsi enfreint les dispositions de l'article 45 du décret-loi 116, qui interdit toute publicité politique pendant la période électorale. La Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle a publié, vendredi dernier, un rapport sur «le pluralisme politique» à la première semaine de la campagne électorale allant du 4 au 10 octobre 2014. Toutes les télévisions publiques, privées, étrangères ainsi que quatre radios publiques et cinq radios privées ont été évaluées selon le taux d'audience et la répartition géographique. Ainsi, pour le temps d'antenne consacré à chaque liste électorale, on recense que la bipolarisation du paysage politique se traduit aussi dans la couverture médiatique des médias. Ainsi, Ennahdha arrive en première position avec 9, 51% de la plage horaire, suivie de Nidaa Tounès avec 5,57%. Suivent les partis Al- Joumhouri à 5, 57% et 5,37% pour Afek Tounès. Le Front populaire, le Mouvement du peuple, Ettakatol et l'Alliance démocratique sont relégués à l'arrière du podium avec respectivement 4, 59%, 3, 57%, 3, 07% et 3, 04% des plages horaires. Quant à la couverture des candidats indépendants, il ressort que cinq candidats bénéficient d'un large pan de couverture. Ils se présentent comme suit: Mehrez Bouziène: 42, 6% de la plage horaire, Mustapha Kamel Nabli: 27, 1% Mondher Zenaïdi: 12, 8%, Safi Saïd: 11% et Hamouda Ben Slama 3, 2%. En plus du modèle politique, la Tunisie a donné l'exemple en matière de démocratie audiovisuelle. Les différents plateaux de télévision organisés par les chaînes tunisiennes sont également un modèle en matière de correction politique. Bravo! [email protected]