Sept policiers ont été assassinés ces deux dernières années à Médéa, dont cinq pour le chef-lieu de cette wilaya. Un huitième policier est décédé, il y a quelques mois, dans des circonstances tragiques mais n'ayant aucun lien avec le terrorisme. Les assassinats précédents étaient l'oeuvre du groupe dirigé par El-Kaâka, neutralisé début mars 2003, devant le centre universitaire de Médéa et remplacé par un policier déserteur, originaire de Berrouaghia. Il est soupçonné d'être l'auteur des attentats perpétrés contre des membres des services de sécurité à Aïn Defla. Ce corps de sécurité, qui aborde son 42e anniversaire, accomplit un formidable travail dans le domaine de la lutte antiterroriste. Le fait d'être constamment ciblé est étroitement lié à la mission de lutte contre la guérilla urbaine qui lui a été confiée, avec le soutien et la collaboration des autres corps de sécurité et de l'armée. Proportionnellement au «tableau de chasse» des forces de police dans le cadre de la lutte contre la criminalité organisée et la subversion, les pertes subies ne sont plus de la même échelle, ni n'ont l'importance qu'elles avaient au tout début de l'insurrection armée. Selon un décompte officiel, les différentes services de la sûreté nationale, Bmpj en particulier, ont contribué avec les autres forces combinées, à la neutralisation de 520 éléments armés. Certes les opérations menées par les troupes de l'ANP ont fait le plus de morts parmi les rangs des groupes armés. L'étroite coordination des forces de sécurité a permis l'arrestation de presque une centaine de personnes, activistes ou agents de soutien, durant les dix dernières années. Ce résultat est le fruit d'une coordination totale permanente et parfaite entre les différents corps engagés dans la lutte antiterrorisme. Mais aussi à une présence sur le terrain, dans le cadre des juridictions confiées et du domaine d'autorité de chaque corps, qui a nécessité une multiplication des effectifs, l'ouverture de nouvelles structures, surtout des unités mobiles de la police judiciaire, et un redéploiement qui offre un meilleur quadrillage et maillage du champ d'action sous l'autorité de la Sûreté nationale. La fin des années 90 verra la création d'une dizaine de BMPJ au niveau des grandes agglomérations urbaines. Depuis, le nombre des structures ne cesse d'augmenter. Un effort qui répond au souci de la Sûreté nationale d'élever l'effectif en charge de la lutte antiterroriste et d'assurer, en même temps, la couverture de la totalité des villes dont le nombre d'habitants est assez important et nécessite la présence d'une structure de police, chargée non seulement de lutter contre le terrorisme, mais traduire dans les faits la politique de police de proximité prônée par la hiérarchie.