L'Algérie va opter pour un partenaire stratégique, selon le premier responsable du secteur, M.Amar Tou. L'ouverture du capital d'Algérie Télécom sera effective à partir de 2006. C'est ce qu'a affirmé, hier, le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, M.Amar Tou. Le compte à rebours a commencé donc pour la privatisation de cette entreprise. Hier, le ministère a lancé un appel «de sollicitation de manifestation d'intérêt», pour les services de consultants pour l'ouverture du capital de l'opérateur historique. Les consultants recherchés auront le profil d'un consortium formé d'une banque d'affaires, d'un cabinet de conseil juridique et d'un cabinet technique. Un délai de trois mois est donné aux candidats intéressés pour présenter leurs offres. «La banque d'affaires sélectionnée sera connue au courant du mois d'octobre prochain», précise Amar Tou qui ajoute que «cette dernière devra présenter les différents modes et stratégies d'ouverture existants et leur implication». Il s'agit, en d'autres termes, de présenter les différentes expériences mises en oeuvre de par le monde dans ce chapitre. L'autre mission affectée à cette opération de consulting est «d'arrêter la stratégie du marketing de l'opérateur historique». Tout en précisant qu'un délai de 18 mois est initialement arrêté pour finaliser ces opérations, Amar Tou a néanmoins tenu à expliquer: «Nous ne sommes pas pressés, il ne s'agit pas d'accélérer le processus d'ouverture, mais de bien le finaliser.» Il faut savoir qu'après le travail de «consulting», une autre étape importante sera franchie qui est bien évidemment, la désignation de l'entreprise qui prendra part au capital d'Algérie Télécom. Sur cette question, le ministre a tenu à souligner que «les offres seront étudiées d'une manière très sereine». «Nous allons obtenir un partenaire stratégique», rassure-t-il. «Stratégique» bien sûr par son «expérience, sa réputation sur le marché international, et surtout par le volume des investissements, qu'il compte débloquer en Algérie». Autre détail sur lequel a insisté le ministre, c'est le fait que «cette ouverture sera entamée en étroite collaboration avec l'entreprise AT, les partenaires sociaux et le gouvernement, afin de lever toutes les équivoques de cette opération». Rappelons que l'ouverture du capital d'Algérie-Télécom était prévue pour 2004. L'opération a été retardée à la demande de l'opérateur historique qui a émis le voeu de réorganiser ses rangs avant d'affronter cette étape. A l'époque, l'opérateur français, France-Télécom avait exprimé son intérêt à ce projet. Actuellement le rythme semble s'accélérer avec la venue de la nouvelle équipe dirigeante. L'ouverture du capital d'Algérie-Télécom est une démarche «inéluctable» surtout avec les difficultés que rencontre l'entreprise depuis sa création. 30 milliards de dinars de dettes, 20 milliards de créances impayées, un retard flagrant dans le lancement des 500.000 lignes mobiles et la concurrence qui s'annonce des plus rudes avec l'ouverture totale du secteur de la télécommunication à partir de 2006, comme prévu dans le programme du gouvernement. Autant de données qui imposent, selon les responsables du secteur, la réforme de l'entreprise. Une réforme soutenue aussi par les instances financières internationales. En effet, l'Algérie a reçu un prêt de la Banque internationale de reconstruction et de développement pour financer le projet d'appui à la réforme du secteur des postes et télécommunications. Une partie de ce prêt sera allouée au financement des services de consultants pour l'ouverture du capital de l'opérateur historique. Dans un autre chapitre, on note qu'un séminaire sur le système Wifi a été organisé hier, au niveau du département d'Amar Tou. Selon les spécialistes, ce mode, qui permet de donner accès à l'Internet sans câble et sans ligne téléphonique, permettra de réduire sensiblement le coût de la connexion. Il convient de préciser que le Wifi est un système qui fonctionne avec des fréquences radio, l'expérience est nouvelle en Algérie. Elle touche actuellement les grandes entreprises économiques, en attendant son élargissement au grand public.