Au lieu de saisir cette occasion pour évoquer les questions qui fâchent telles que la réécriture de l'Histoire, l'acte de repentance avec la France, les partis se sont contentés de reprendre de vieux slogans. Participation timide. La célébration du 60e anniversaire du déclenchement de la Révolution n'a pas été à la hauteur de l'événement. En dehors du cadre festif, le sujet n'a pas fait un grand tabac sur le plan politique. La classe politique a affiché un désintérêt sans précédent. Les réactions sur ce sujet se comptent sur les doigts d'une seule main. Parmi les 60 formations officiellement agréées, pas plus de quatre partis ont pris la peine, pour marquer le point, de s'exprimer sur cette date mémorable qui constitue un tournant décisif dans l'histoire du pays. Certains ont organisé des conférences et d'autres ont pondu un communiqué. C'est le cas du parti du Front de Libération nationale (FLN). A la veille de cette commémoration, le parti a appelé dans un communiqué rendu public, le peuple algérien à faire front uni pour préserver les acquis de la Nation face aux différents défis qui se posent au pays. Le parti a également plaidé pour la «concrétisation du programme du président de la République» en lui réitérant son soutien. La direction du FLN s'est engagée à «poursuivre la marche en s'imprégnant des valeurs de Novembre». Or, le parti majoritaire n'a même pas soufflé mot sur la nécessité de réécrire l'Histoire de la révolution pour la transmettre aux générations futures. Comme il n'a pas jugé utile de revenir sur la loi portant sur la criminalisation du colonialisme. Le parti du RND n'a même pas fait le geste de faire un communiqué. Le parti Tajamoue Amal El-Djazair (TAJ) a, quant à lui, organisé vendredi dernier une rencontre au niveau de son siège. Le parti TAJ n'a pas trouvé mieux que d'annoncer la création d'une organisation de «médecins humanitaires» en guise de soutien à la population de Ghaza. Le même jour, le secrétaire général de l'Alliance nationale républicaine (ANR), Belkacem Sahli, a relevé, lors d'une conférence de presse organisée à cette occasion, l'importance de s'imprégner des valeurs du 1er Novembre dans toute pratique politique pour parvenir au consensus national. M. Sahli a estimé nécessaire que «les politiques soient imprégnées des principes contenus dans la Proclamation du 1er Novembre». S'attaquant indirectement à l'opposition, M. Sahli a affirmé que «certaines parties ne font pas de distinction entre opposition et préservation des fondements de l'Etat, ce qui pourrait induire des contradictions susceptibles d'entraver le processus de consensus national». Le parti d'Ennahda était le seul à évoquer le sujet qui fâche. Lors d'une rencontre tenue à Constantine à l'occasion du 40ème anniversaire de son mouvement, son secrétaire général, Mohamed Douibi, a appelé à la «relance» du projet de loi portant criminalisation du colonialisme. «Il est impératif, qu'à la veille de la commémoration du 60ème anniversaire du déclenchement de la Révolution, de relancer ce projet de loi»,a-t-il insisté en estimant que la classe politique est aujourd'hui «en mesure de faire aboutir la loi criminalisant le colonialisme». Ce qu'il y a lieu de retenir est le fait que la classe politique n'a pas accordé un grand intérêt à cet événement. Au lieu de saisir cette occasion pour évoquer les questions qui fâchent telles que la réécriture de l'Histoire, l'acte de repentance avec la France, les partis se sont contentés de reprendre de vieux slogans.