Alger et Paris se donnent rendez-vous. Le Premier ministre français, Manuel Valls, se rendrait en Algérie avant la fin de l'année en cours. Selon le site de la revue Jeune Afrique, le patron de Matignon sera accompagné de Christiane Taubira, la ministre de la Justice, garde des Sceaux. Cette visite, première du genre pour M.Valls en tant que Premier ministre, tend à renforcer la coopération judiciaire et sécuritaire entre les deux pays. Contrairement à ce qui a été avancé par certains partis, les responsables des deux pays aborderont toutes les questions en suspens. «Le dossier des moines de Tibhirine n'est pas le point phare de cette visite», affirme une source proche du dossier. Preuve en est, poursuit notre source, la France a exprimé sa satisfaction sur le déroulement de la mission des juges français, venus récemment en Algérie pour enquêter sur les corps des victimes. Alger et Paris ont assuré qu'il n'y a aucun problème qui se pose sur ce plan. Cependant, notre source, n'exclut pas que cette question soit relevée par les responsables d'une manière globale. La même source avance qu'il sera question de revoir certains aspects de l'accord bilatéral de 1968, organisant l'entrée et le séjour des Algériens en France, ainsi que la question des enfants nés des mariages mixtes. En plus de cet aspect, la coopération sécuritaire sera au centre de ce déplacement. Devant la situation sensible en Libye et dans le nord du Mali, Alger et Paris vont renforcer davantage leur coopération et échanger des renseignements en vue d'écarter toute éventuelle menace. Devant cette conjoncture, la France dépêche à chaque fois ses émissaires à Alger pour faire le point. Lors de la visite effectuée en septembre dernier, le chef d'état-major des armées, le général d'armée Pierre de Villiers s'est entretenu avec les différents responsables algériens sur toutes les questions régionales. Alger et Paris ont décidé de lutter ensemble contre le danger commun que représente le terrorisme pour l'ensemble de la région. Sachant que l'Algérie est un acteur incontournable dans la région, la France aspire porter la coopération bilatérale à un niveau supérieur. Malgré les sollicitations de la France, l'Algérie a refusé de donner son accord pour une intervention militaire en Libye. Faute de quoi, la France a fini par faire marche arrière. Il faut reconnaître que l'attitude d'Alger n'a pas été du goût de l'Elysée. D'ailleurs, la France n'a pas exprimé jusqu'à présent son soutien à l'initiative d'Alger de rapprocher les frères libyens à travers le dialogue et la réconciliation. Par ailleurs, il y a lieu de rappeler que ce déplacement de Valls intervient juste un an après la première session du Comité intergouvernemental de haut niveau tenue en décembre 2013 à Alger sous la présidence de Abdelmalek Sellal et l'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Lors de ce comité, plus de 12 protocoles d'accord, portant sur le développement du partenariat dans les différents domaines ont été signés. Afin de faire une évaluation des projets réalisés et identifier d'autres opportunités de partenariat, une deuxième session du Comité intergouvernemental est prévue en décembre, au plus tard en janvier 2015 à Paris. Dans ce cadre, le Premier ministre Abdelmalek Sellal est attendu à son tour à Paris pour faire le bilan. La libre circulation des personnes sera notamment abordée durant cette rencontre.