L'une des priorités de cette réunion sera la mise en place des commissions de wilaya. Après des luttes sans merci, des tiraillements et enfin des compromis, le FLN est parvenu au dernier virage de la crise qu'il subit depuis deux ans. La direction du parti installera, mardi prochain, les cinq sous-commissions de préparation du 8e congrès après deux reports successifs liés, en partie, aux engagements diplomatiques du président de la commission nationale, Abdelaziz Belkhadem. Il sera procédé également, indique-t-on au niveau de la direction du parti, à l'adoption du programme de travail de ces sous-commissions et celui de la commission nationale. Très prudent et s'exprimant au conditionnel, Abdelhamid Si Affif affirme que «si la réunion prévue pour ce mardi est tenue (...), une des priorités sera la mise en place des commissions de wilaya qui se pencheront sur deux principaux éléments». Il précise: «Le premier concernera la discussion, l'enrichissement et l'adoption des textes qui seront préparés et soumis aux sous-commissions compétentes. Le second portera, toujours selon Si Affif, sur l'élection démocratique des congressistes en respect des dispositions des statuts du parti, notamment celles relatives à l'ancienneté exigée pour participer au congrès, qui est au minimum de cinq ans». Le temps au conditionnel utilisé par Si Affif, reste pour le moins curieux au moment où le discours diffusé est à la réconciliation et à l'unification. Mais au-delà du discours destiné à maintenir le cap en attendant que la bourrasque passe, des divergences de vues existent encore au sein des membres de la direction du parti. Les positions d'Abdelhamid Si Affif et d'Abdelkrim Abada, pour ne citer que ces deux responsables, diffèrent jusqu'à la conception même du congrès dont la date sera fixée à la suite des travaux des sous-commissions «durant la période s'étalant entre le mois de septembre et la veille du premier novembre». Pour Abada, le futur 8e congrès consiste à mettre le parti en conformité avec les lois de la République, indépendamment du mouvement de redressement. Une vision que ne partage pas Si Affif. Pour lui, le 8e congrès sera l'aboutissement du travail préalablement accompli par le mouvement de redressement. «Nous avons toujours souhaité que le congrès prochain soit l'aboutissement du travail fait lors du congrès étape.» La divergence est plus profonde quand il s'agit des moyens de financement du 8e congrès, même si les deux responsables comptent sur les contributions des militants, des sympathisants et autres bienfaiteurs. M.Abada a révélé: «On a adressé à la cour d'Alger une lettre dans laquelle nous lui demandons de débloquer une partie des fonds du FLN pour financer le congrès.» Sans démentir, Si Affif se contente de préciser: «Il y a un seul responsable de la commission de préparation du congrès, c'est M.Belkhadem qui à ma connaissance, n'a pas saisi la cour d'Alger.» Cela étant, la crise a constitué le premier point de rupture dans l'histoire du vieux parti, depuis l'ouverture démocratique jusque-là marquée par une vision «rassembleuse». Point de rupture, car la crise a permis d'ouvrir la voie à un affrontement d'idées à la limite du Smig démocratique. Pour les dégâts collatéraux générés par cette crise, ils font partie du prix à payer.