La réunion ordinaire des ministres des AE maghrébins n'a pas permis d'aplanir les divergences. La 22e session ordinaire du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Union du Maghreb arabe (UMA) a pris fin samedi en fin d'après-midi, à Syrte (Libye) par la signature d'un procès-verbal consignant les résultats des travaux. Ces derniers, tel qu'indiqué dans un communiqué diffusé par l'APS, portent notamment sur le lancement de la Communauté économique maghrébine. Dans ce contexte, une réunion se tiendra prochainement pour l'élaboration d'une vision globale et une étude sur cet ensemble, le but étant d'arriver à faire de la région maghrébine, un pôle économique régional visant la réalisation de l'intégration économique entre les pays composant ce bloc, toujours en gestation. Les ministres ont également convenu d'engager des concertations politiques pour la tenue du sommet de l'UMA et d'en fixer l'échéance. Ils ont décidé de tenir une réunion de concertation au niveau des ministres des Affaires étrangères en vue de dégager une position maghrébine commune dans la perspective de la réunion du groupe de dialogue des 5+5, prévue à Alger avant la fin de l'année en cours. Le procès-verbal prévoit également un plan d'action pour la relance des organes et des structures de l'UMA pour la prochaine étape dans les différentes capitales maghrébines. A la lecture de ces décisions, on se rend compte que les Etats du Maghreb arabe en sont encore au stade des déclarations d'intention sans que la volonté politique ne soit de la partie. Les autorités marocaines, en dépit du revers diplomatique essuyé à la suite de leur dernière tentative visant à imposer la colonisation du Sahara occidental, continuent de faire du règlement de cette question un préalable à toute reprise du processus d'édification de l'UMA. Le Sommet de l'UMA, qui était prévu à Alger depuis 1999, alors que cette Union est gelée depuis une dizaine d'années, a été reporté à deux reprises à cause des tergiversations, blocages et chantages marocains. Le transfert de la présidence à la Libye ne semble guère avoir arrangé les choses puisque Tripoli donne l'air de vouloir inclure la question du Sahara occidental dans les travaux du Sommet, comme l'exige Rabat. Alger, qui n'a de cesse de se déclarer «non concernée» par ce problème de décolonisation, refusera à coup sûr qu'il soit traité en dehors des instances onusiennes d'une part, et en l'absence des concernés, la Rasd en l'occurrence (République arabe sahraouie démocratique) d'autre part. Abdelaziz Belkhadem, notre chef de la diplomatie, continue de croire que le sens de la responsabilité ainsi que les défis qui se posent aux uns et aux autres, permettront à la sagesse de triompher en fin de course. C'est pourquoi, dans une courte allocution, il a «salué l'esprit constructif et le sens de responsabilité qui ont présidé aux travaux du Conseil et s'est félicité des résultats de cette session». Il avait été reçu dans l'après-midi par le Colonel Mouamar Kadhafi.