Chaque jour, depuis de nombreuses années, plusieurs centaines de jeunes Palestiniens se confrontent, dans les territoires occupés, aux policiers israéliens, avec des pierres et des pétards contre des gaz lacrymogènes, des grenades assourdissantes et autres projectiles meurtriers dans les quartiers tels que ceux de Chouafat et d'Issaouiya, notamment. Chaque jour, la droite israélienne «ultra-nationaliste» et les «extrémistes juifs», encouragés par le gouvernement Netanyahu, multiplient les déclarations intempestives et les provocations visant à s'emparer de l'esplanade des Mosquées, à El Qods, troisième lieu saint de l'islam, dans le but avoué de prier sur un site qu'ils vénèrent comme celui du Temple juif détruit par les Romains en l'an 70 et dont l'unique vestige est le mur des Lamentations, en contrebas. Or la vérité est que les Israéliens, officiels ou autres, n'ont jamais renoncé à l'objectif premier, celui de reconstruire le temple en rasant la Mosquée d'El Aqsa. Chaque vendredi, des «extrémistes» juifs tentent de s'installer dans la vieille ville surplombée par l'esplanade pour reprendre possession de ce qu'ils appellent le mont du Temple. A ce titre, la politique conduite par la droite israélienne, guère différente au demeurant de celle mise en oeuvre par la gauche incarnée en son temps par Shimon Perez, obéit aux certitudes selon lesquelles El Qods appartient tout entière à l'Etat hébreu, dans sa composante ashkénaze aussi bien que sépharade. Cette vision est reçue comme une provocation à la fois grave et permanente par les Palestiniens, en particulier, et les musulmans, dans leur ensemble, la tentative de judaïsation d'El Qods depuis son occupation en 1967 constituant une source inaltérable de troubles et d'affrontements qui tendent à s'intensifier depuis ces derniers mois. Sourds aux appels de certaines puissances occidentales dont le soutien indéfectible a du mal à s'accommoder de l'arrogance israélienne et de ses multiples dépassements en matière de droits de l'homme, pour ne parler que de cela, les dirigeants israéliens usent du parapluie américain à satiété et opposent, aux propositions des différents pays qui tentent une médiation, leur mépris et leur fin de non-recevoir, ce qui induit un pourrissement accru de la situation déjà plus qu'insupportable vécue par les Palestiniens. Quelle issue reste-t-il à ces derniers? La résistance a beau être tempérée par les représentants légitimes, convaincus que les médiations et les négociations, même en dents de scie, finiront tôt ou tard par s'imposer aux faucons de Tel-Aviv. Mais le désenchantement et l'écoeurement de certaines capitales, à la mesure de l'apathie américaine, sont tels que la crise semble augurer d'une nouvelle explosion dans les territoires occupés, porteuse de larmes et de deuils sans fin. Une issue à laquelle les dirigeants israéliens et, à leur tête, Benjamin Netanyahu, souhaitent parvenir, tout en affichant leurdisponibilité conditionnelle «aux discussions et aux propositions» dont les USA se font les intermédiaires exclusifs.