«La question du Sahara occidental est une question de décolonisation» «Ce discours se veut une affirmation on ne peut plus claire d'une intention délibérée de faire fi de la Charte et des résolutions des Nations unies...» souligne-t-il dans un communiqué rendu public le 7 novembre dernier. C'est la réponse du berger à la bergère. Le monarque alaouite a voulu jouer sur le terrain de la légalité internationale qu'il foule aux pieds. Bien mal lui en a pris. «Le Maroc restera dans son Sahara, et le Sahara demeurera dans son Maroc jusqu'à la fin des temps» a déclaré jeudi dernier sa majesté dans une allocution adressée à ses sujets à l'occasion de la célébration du 39e anniversaire de l'annexion du Sahara occidental, faisant fi de toutes les résolutions du Conseil de sécurité qui assurent le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Puis il lance à la cantonade: «L'Initiative d'autonomie est le maximum que le Maroc puisse offrir dans le cadre de la négociation pour trouver une solution définitive à ce conflit régional.» HWR enfonce le roi Un message adressé à l'Organisation des Nations unies comme un défi. Ban Ki-moon appréciera! La réplique ne s'est pas fait attendre. «Ce discours se veut une affirmation on ne peut plus claire d'une intention délibérée de faire fi de la Charte et des résolutions des Nations unies qui déterminent la nature de la cause sahraouie, le cadre de son règlement et la base des négociations», dénonce le gouvernement sahraoui dans un communiqué rendu public le 7 novembre dernier. Le roi du Maroc veuille imposer à l'ONU, aux grandes puissances et aux organisations de défense des droits de l'homme «sa logique coloniale au lieu de se conformer à la légalité internationale», indique la même source. «Pour toutes ces raisons, la Rasd condamne avec la plus grande fermeté une telle position contraire à la légalité internationale» poursuit le document de l'Exécutif sahraoui qui rappelle que «la Charte et les résolutions des Nations unies stipulent clairement que la question du Sahara occidental est une question de décolonisation dont le règlement requiert l'exercice par le peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination». Le gouvernement de la République sahraouie a exhorté une nouvelle fois la communauté internationale pour «accélérer la prise de mesures nécessaires face à l'intransigeance du Maroc appelé à se conformer à la légalité internationale et à respecter le droit international humanitaire». Dans un rapport publié le 7 novembre dernier, l'Association internationale de défense des droits de l'homme dont le siège se trouve à New York a accusé le pouvoir marocain d'entraver les activités des organisations de défense des droits de l'homme.. «Les autorités marocaines ont empêché la tenue de plus de 15 réunions que l'Association marocaine des droits humains a essayé d'organiser dans le pays depuis juillet 2014», souligne Human Rights Watch. Tel est pris qui croyait prendre «Les autorités (marocaines, Ndlr) ont également refusé à la Ligue marocaine pour la défense des droits de l'homme, à Amnesty international et à d'autres organisations l'accès à divers lieux afin d'y tenir des manifestations», indique l'ONG de protection des droits humains. Le Maroc est pris la main dans le sac et son monarque en flagrant délit de mensonge. «Le Maroc dispose de ses instruments et de ses institutions propres, dont le sérieux et la crédibilité sont reconnus internationalement, pour prendre à bras-le-corps toutes les questions liées aux droits de l'homme» avait affirmé Mohammed VI jeudi dernier. «De plus, le Maroc est le seul pays de la région qui collabore avec les procédures spéciales du Conseil des droits de l'homme des Nations unies. Il est également disposé à s'ouvrir davantage sur les différentes instances et les divers organismes internationaux des droits de l'homme, qui font preuve d'impartialité et d'objectivité dans le traitement des questions le concernant.» avait- il ajouté. Tel est pris qui croyait prendre. Le rapport de HWR tombe à point nommé pour démontrer que le souverain marocain est beaucoup plus prompt à brandir la matraque lorsque son peuple et celui du Sahara occidental manifestent pacifiquement pour faire valoir leurs droits à la libre expression pour le premier et à son indépendance pour le second. En ce sens, Le discours prononcé jeudi dernier par Mohammed VI ressemble à un tadjine servi en guise de soupe populaire... Reste à savoir combien de nigauds y ont pris part.