La reprise des travaux du conclave interwilayas est reportée à une date ultérieure. C'est ce qu'indique un communiqué rendu public hier par la présidence tournante de la Cicb qui fait état également de la poursuite de son propre conclave à Semaoun. N'ayant pas pu s'entendre sur la manière d'amorcer la reprise du dialogue entériné il y a quinze jours à El Kseur par la plénière de l'interwilayas, les délégués de la Cicb vont croiser le fer de nouveau afin de rapprocher leurs points de vue sur cette question. La semaine dernière, une nette tendance vers le ralliement sur l'option de la Cadc s'est dégagée dans la plénière du conclave de la Cicb de Semaoun, mais sans pour autant arriver à consensus d'où la décision unanime de maintenir le conclave ouvert. La reprise des travaux ce vendredi à 10h au même endroit pourrait déboucher sur un consensus global sur la démarche et la forme que proposera la Cicb au conclave interwilayas dont le report n'est que pour une courte durée, affirmaient, hier, les délégués les plus influents de la Cicb. En attendant, la Cicb s'est montrée particulièrement préoccupée par «la situation politique inquiétante qui prévaut dans notre pays depuis le 8 avril». «La détention de délégués et citoyens, l'incarcération des journalistes et militants des droits de l'Homme et la fermeture du Matin» sont autant d'éléments, juge la présidence tournante de la Cicb, qui «démontrent clairement les velléités de ce pouvoir quant à un retour fatal aux années de plomb», afin, précise-t-elle, «de réinstaurer l'époque de la pensée unique». A ce titre, la Cicb, par la voix de sa présidence tournante, lance un appel à la société civile pour «réagir pacifiquement pour défendre les maigres acquis démocratiques». Ainsi donc, à défaut d'accélérer le processus de reprise du dialogue en vue du règlement de la crise de Kabylie, tel que souhaité par la majorité silencieuse, la Cicb n'a fait aucune référence dans sa déclaration à ce sujet. Chose surprenante d'autant plus que l'attente se situe justement à ce niveau. En versant dans des considérations qui ne font pas l'unanimité, la Cicb prend un grand risque dans une conjoncture de démobilisation.