Ils exigent l'arrêt immédiat de la délivrance des dispenses de l'examen de langue amazighe au baccalauréat. Un rassemblement de protestation des enseignants de tamazight aura lieu aujourd'hui devant le siège de la direction de l'éducation de la wilaya de Tizi Ouzou. Cette action sera appuyée par une grève également. Ce n'est pas l'Association des enseignants de tamazight de la wilaya de Tizi Ouzou, pourtant très active qui a appelé à ces actions de protestation. Ce sont plutôt les enseignants de tamazight adhérents au bureau de wilaya du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur de l'éducation (Cnapest). Les conditions de travail, devenus intenables, dans lesquels exercent les concernés sont les raisons de cette montée au créneau. Cette dernière intervient moins d'un mois après un premier débrayage ayant été observé par une partie des enseignants de tamazight. Il s'agit, pour rappel, de ceux exerçant à Azazga, Fréha, Aïn El Hammam et Yakourène. Dans une déclaration rendue publique, les enseignants qui se retrouveront aujourd'hui, dès dix heures, devant le siège de la direction de l'éducation, déplorent ce qu'ils qualifient de «marginalisation de la discipline de tamazight alors qu'elle est d'un apport essentiel pour rehausser le taux de réussite des élèves au baccalauréat et au brevet d'enseignement moyen à Tizi Ouzou». Les enseignants mécontents soulignent dans la même requête qu'ils sont en droit d'exiger une meilleure considération, comme tous les autres enseignants et à l'instar de toutes les autres disciplines. «Ce qui n'est pas encore le cas. Sur le terrain, l'administration en général et certains directeurs d'établissements en particulier ignorent les décrets officiels comme par exemple le décret 956/08 datant du 15 juillet 2008 qui fixe la manière d'enseigner tamazight dans les écoles, le nombre d'heures et leur programmation», ajoutent les enseignants de langue amazighe de la wilaya de Tizi Ouzou. La non-prise en charge des problèmes sur lesquels butent les enseignants de tamazight a poussé ces derniers à se retrouver sous la coupe du Cnapest lors d'une réunion qui a eu lieu le 28 octobre 2014. La rencontre en question a vu la participation des enseignants des trois paliers d'enseignement (primaire, moyen et secondaire). C'est suite à cette séance que la décision d'observer une grève et un sit-in aujourd'hui a été prise. Il a été également arrêté la liste d'une plate-forme comprenant plusieurs doléances. Dans la déclaration, les concernés revendiquent qu'une décision soit prise au plus haut niveau dans le sens de procéder à la généralisation de l'enseignement de la langue amazighe à travers les trois cycles d'enseignement ainsi que la révision des emplois du temps. «Cessez d'utiliser les cours de tamazight comme bouche-trous de la part de certains responsables et respectez le nombre d'heures d'enseignement qui est de trois heures par semaine», sont entre autres les autres exigences exprimées par les mêmes enseignants qui ne savent plus à quel saint se vouer. Ces derniers révèlent par exemple que dans plusieurs cas, l'enseignement de tamazight est programmé à dessein par certains responsables durant les tranches horaires réservées à la pause-déjeuner ou en fin de journée (entre 12h et 13 h 30 ou encore à partir de 16h 30). Les concernés se demandent même si l'objectif de ces responsables d'établissements ne consisterait pas à dissuader les élèves à suivre les cours de tamazight puisque jusque-là le tamazight reste encore optionnel. En outre, «la révision à la hausse du coefficient de tamazight dans les filières lettres, philosophie et langues, en plus de la révision du livre dont le contenu ne correspond pas au programme officiel» sont d'autres points qu'on peut relever dans la plate-forme de revendications. D'autres problèmes et non des moindres sont mis en avant par les enseignants. Il s'agit d'aléas inhérents à la prise en charge du cadre pédagogique comme le manque d'inspecteurs. D'après les grévistes, l'enseignement de tamazight doit s'effectuer depuis le préscolaire de même qu'il est impératif d'intégrer tamazight dans l'examen de fin du cycle primaire. «L'ouverture de nouveaux postes budgétaires dans les trois cycles», est également un point essentiel sur lequel insiste-t-on.