Une crise alimentaire menace un million de personnes dans les pays les plus touchés par le virus Ebola en Afrique de l'Ouest, a prévenu la Rapporteuse spéciale de l'Organisation des Nations Unis (ONU) sur le droit à la nourriture, Hilal Elver. "Alors que les pays affectés par Ebola tentent de contenir le virus, les voilà confrontés à un nouveau défi alors que les experts préviennent que plus d'un million de personnes dans la région ont besoin d'une aide alimentaire pour combler les pénuries", a déclaré Mme Elver dans un communiqué de presse mardi. "Les agriculteurs en Afrique de l'Ouest ont été considérablement affectés par cette crise, la peur et la panique ont poussé un grand nombre d'entre eux à abandonner leurs cultures ce qui a donné lieu à des perturbations dans la production alimentaire et une flambée des prix des denrées alimentaires", a-t-elle ajouté. Les rendements des principales cultures, dont le riz et le maïs, seront nettement inférieurs à la normale en raison du manque de main-d'oeuvre, avec un effet potentiellement catastrophique pour la sécurité alimentaire", a-t-elle expliqué. Selon l'experte, l'agriculture est la principale activité économique de l'Afrique de l'Ouest, deux tiers de la population en dépendent. "La fermeture des points de passage frontaliers et des ports, a généré une réduction du commerce régional, avec une baisse de l'investissement étranger, et la diminution du pouvoir d'achat de dizaines de milliers de ménages déjà vulnérables, laissent ces pays dans une situation précaire en matière de sécurité alimentaire", a-t-elle expliqué. Mme Elver a également exprimé sa préoccupation face aux informations selon lesquelles les communautés sont confrontées à des pénuries alimentaires à cause du manque d'accès aux routes, tandis que certaines ont menacé de se soustraire à la mise en quarantaine en raison du manque de denrées alimentaires. "Dans les situations où les gouvernements ont imposé la quarantaine aux communautés, l'accès à la nourriture doit impérativement être assurée", a souligné l'experte indépendante des Nations Unies. La Rapporteuse spéciale a appelé la communauté internationale à redoubler d'efforts pour combler les pénuries alimentaires déjà existantes dans ces pays, et pour améliorer les infrastructures et assurer la sécurité alimentaire des communautés affectées.