La liste du nouveau CC du FLN sera cousue de fil blanc chaque mouhafadha dont le nombre sera triplé, sera dotée d'au moins trois membres élus du CC, le reste des membres seront désignés par Saâdani. La commission de préparation du congrès composée de 350 membres du comité central, est restée marginalisée par le secrétaire général, a déploré hier M. Abada. Prévue en juin dernier, l'installation de cette commission est renvoyée aux calendes grecques. Alors qu'on s'affaire à créer de nouvelles structures, cette commission, dont un noyau dur devait présider aux préparatifs des assises, est écartée par Saâdani, regrette-t-il. «On sent une volonté de truquer les résultats du congrès censé régler les problèmes qui se sont posés dont celui de la légitimité du secrétaire général», dit-il. Seule la volonté d'organiser «un congrès fantoche et sur mesure», explique ce qui se passe actuellement au FLN», a indiqué le coordinateur des redresseurs, Abdelkrim Abada qui a découvert à ses dépens que Saâdani n'a pas tenu ses engagements relatifs à la réintégration de ses partisans exclus du parti. Il s'inscrit en porte-à-faux de l'opération de création de nouvelles mouhafadas, considérées comme «mal conçues et mal étudiées et contraires aux règlement et statuts du parti». Ce genre d'opérations ne peut pas se faire avant le 10e congrès. De ce fait, le scénario du 9e congrès risque de se répéter, déplore-t-il. Lors du prochain congrès, puisque Amar Saâdani n'est pas forcé de mettre son poste de DG en jeu, seules l'élection et la désignation des membres du nouveau comité central constitueront l'enjeu majeur de ces assises. Cette liste sera cousue de fil blanc par Saâdani pour assurer son deuxième mandat à la tête du FLN. De ce fait, son plébiscite en 2018 lors de la session du CC qui devra élire le nouveau secrétaire général sera acquis d'office. A l'occasion de ce congrès, chaque mouhafadha dont le nombre sera triplé, sera dotée d'au moins trois membres élus du CC, le reste des membres seront désignés par Saâdani. M Abada affirme que la priorité de la conjoncture actuelle est «de réanimer les structures existantes, réintégrer les militants exclus et redonner la confiance à la base en lui permettant d'élire ses structures locales et régionales, ainsi que ses représentants au congrès à travers des assemblées générales». «Coopter de cette façon des mouhafedhs relève d'une dangereuse dérive aux conséquences incommensurables», dit-il. L'ex-coordinateur des redresseurs qui n'a pas annoncé son divorce avec Saâdani, ne compte pas apporter son soutien au groupe ayant mené la récente action de protestation. Ces derniers, dit-il «n'ont pas hésité à plébisciter Saâdani en août dernier à l'hôtel El Aurassi et de surcroît, ont entravé la procédure judiciaire visant sa destitution». Forcément, «ces frondeurs de dernière minute ont besoin de se positionner et sont motivés par leurs intérêts personnels», souligne-t-il. Selon ses détracteurs, Saâdani s'agite en vain: «Ses actions de découpage, purge et recrutement de prédateurs, cachent mal la fragilité de sa position et la faiblesse de son assise dans le parti à la tête duquel il a été imposé illégitimement à deux reprises.» Pour défendre le nouveau découpage mené à la veille du 10e congrès du FLN, Amar Saâdani qui compte achever son découpage bientôt, a avancé avant-hier que, «depuis 1962, l'organisation du parti est restée inchangée». Donc, dit-il, en usant du jargon militaire, «on a créé d'autres structures pour rompre la dépendance, élargir la base et se rapprocher des militants et des citoyens et de surcroît, pour éviter le vote et la désignation par le biais de la chkara». Ils (ses adversaires... Ndlr)«s'opposent à l'élargissement de la base du parti. Comme ils s'inscrivent également en porte-à-faux contre un parti qui aura droit au chapitre et devient une force de propositions» déplore-t-il. «Le problème du FLN n'est ni à Batna ni à M'sila mais uniquement à Alger» ajoute-t-il avant de conclure que «le parti du sommet est révolu. Place au parti de la base» indique-t-il.