C'est une sévère critique du système scolaire, en rapport notamment avec le taux national de réussite au bac estimé cette année à seulement 42,52%, qu'a dressée Boubekeur Benbouzid jeudi dernier au niveau de l'ex-ITE de Ben Aknoun. Réunissant les directeurs de l'éducation des 48 wilayas à l'occasion d'une conférence de coordination, le ministre annoncera qu'à partir de la prochaine rentrée scolaire, « chaque proviseur prendra sa feuille de route et devra rendre des comptes à la fin de l'année ». Les chiffres parlent d'eux-mêmes puisque sur 1380 lycées, 668 ont enregistré un taux de réussite supérieur à 50% alors que 356 ont eu, au contraire, moins de 50% de réussite. Pour Benbouzid, « si certains se réjouissent des résultats, il faut voir la réalité en face en pensant que c'est la majorité qui n'a pas eu son bac cette année » eu égard au taux de 42,52%. C'est pourquoi, une autre décision a été prise dans l'intention de « frapper les esprits », comme le dira le ministre. Dans les prochains jours, au niveau de chaque académie seront affichés, par wilaya, les taux de réussite obtenus au bac. De même qu'au niveau de chaque lycée seront affichés les taux de réussite obtenus par les lycées de la même wilaya et, à côté, les résultats par matière concourue au baccalauréat. Une démarche qui vise à sanctionner moralement et en premier lieu les responsables des établissements, dira le ministre. Cela dans la mesure où ils auront tous les chiffres en main pour effectuer les comparaisons qui s'imposent. Benbouzid s'en ira, alors, répéter : « Le meilleur programme et le meilleur manuel scolaire ne peuvent produire des résultats positifs si les gestionnaires des établissements n'assument pas leurs responsabilités, notamment en ce qui concerne le travail d'évaluation et de suivi. » De leur côté, les inspecteurs sont tenus d'établir des rapports sur tous les points de la réforme qu'ils adresseront à l'inspection générale du ministère de l'Education nationale. Rendez-vous est déjà donné pour une réunion nationale sur l'éducation nationale qui devra se tenir entre le 20 et le 31 août prochain. Le ministre annoncera, ainsi, la mise en fonction des écoles de maître qui formeront des enseignants (bac+3) capables d'améliorer le niveau des élèves. Un exemple, l'enseignement de la langue française (2e année primaire) sera assuré prioritairement par les licenciés dans cette langue, puis par des diplômés dans des branches tangentes, puis par des retraités et enfin par ceux qui sont actuellement enseignants. Cette règle est valable pour l'enseignement de l'anglais (1re année moyenne) et, dans les années à venir, pour toutes les autres matières d'enseignement. Abordant la prochaine rentrée scolaire, Benbouzid révélera que l'éducation physique sera obligatoire pour les filles et les garçons ainsi que l'instauration du BEF et du bac sportifs. Autre point important, c'est « l'engagement de l'Etat à dépenser tout ce qu'il faut pour assurer aux enfants une scolarité de 9 années », précisera Benbouzid. Cela sans que pour autant, les élèves qui n'ont pas 10/20 passent en classe supérieure. « Il faut s'en tenir à la moyenne de 10, quitte à ce que les élèves faibles doublent et triplent », avertira-t-il. Le taux actuel de réussite scolaire est de 66%, alors que l'objectif fixé par les pouvoirs publics est de 90%. Assez suffisant pour lâcher que « le chemin est long et la route difficile ».