“Les résultats restent encore au-dessous du niveau escompté, malgré l'amélioration enregistrée chaque année. Nous voulons gagner la bataille de la qualité de l'enseignement”, affirme le ministre de l'Education nationale — tout en rappelant la dégradation du niveau durant la dernière décennie —, jeudi dernier, lors de la conférence de coordination des directeurs des établissements de toutes les wilayas à l'Institut technologie de l'Education (ITE) de Ben Aknoun à Alger. Lors de son intervention, M. Benbouzid a critiqué les résultats du baccalauréat et lance un appel aux chefs d'établissement à consentir davantage d'efforts et plus de rigueur dans la gestion des établissements. Il précise que seulement 662 lycées ont réalisé des taux qui dépassent la moyenne nationale de réussite au bac. À propos de la moyenne d'admission au baccalauréat, le ministre a exprimé son attachement en rappelant qu'elle est de 10/20 et qu'il s'agit d'un “choix irréversible afin de rehausser le niveau de l'enseignement”, déclare-t-il. Et d'ajouter : “Je ne suis pas dur, je suis strict, je refuse la moyenne de 9,99”. Histoire de motiver les chefs d'établissement à faire du résultat, Benbouzid a annoncé qu'à partir de la rentrée scolaire prochaine un classement sera établi et affiché dans toutes les structures du ministère. Au chapitre de la réforme, le ministre a souligné que l'objectif de la réforme entreprise l'année dernière “ne se résume pas uniquement à l'ouverture des dossiers de réforme, mais comprend également l'amélioration du rendement du système éducatif et la réalisation du taux de 90% de réussite dans les différents paliers de l'enseignement”. Cependant, dans un point de presse organisé en marge de la journée d'évaluation, M. Benbouzid a affirmé que le secteur de l'éducation nationale nécessite 65,5 millions de manuels scolaires pour toutes les classes afin de résoudre de manière définitive le problème des manuels. Il note, par ailleurs, que seulement 50% des besoins dans différentes matières sont couverts et pour faire face à ce déficit des mesures seront lancées dès le début de la rentrée telles la location des livres et la coopération avec des entreprises de production et de commercialisation du livre. “Le gouvernement a eu recours aux grands moyens en mobilisant toutes les imprimeries de l'Etat pour produire les quantités nécessaires de livres et les mettre à la disposition des établissements avant le 15 septembre prochain”, a-t-il souligné. À propos de la formation des formateurs, le responsable de l'Education nationale a assuré que des écoles de formation ont été lancées en vertu du dernier décret du gouvernement portant sur la formation des enseignants du primaire. Il précise qu'une première promotion a été reçue, l'année dernière, dans ces écoles d'instituteurs. “Les candidats titulaires du baccalauréat suivent une formation de trois ans pour devenir instituteur du primaire, quatre ans pour l'enseignement moyen et cinq ans pour le secondaire”, a-t-il ajouté. En outre, le ministre annonce qu'un institut d'enseignement de langue berbère sera mis en place prochainement. La réforme de l'enseignement secondaire et technique a, par ailleurs, été évoquée par le ministre qui a affirmé que ce dossier est en cours de préparation en coordination avec les secteurs de l'enseignement supérieur et le ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels. N. A.