La première élection présidentielle en Tunisie depuis la révolution de 2011 a été "pluraliste et transparente", a déclaré mardi la chef de la mission d'observation électorale de l'Union européenne, Annemie Neyts-Uyttebroeck. "Dimanche le peuple tunisien a renouvelé son attachement à la démocratie (...) lors d'élections pluralistes et transparentes", a-t-elle souligné devant la presse à Tunis, jugeant par ailleurs le scrutin "crédible". "L'exercice des libertés d'expression et de rassemblement a été garanti", a estimé la chef de mission, et "la grande majorité des infractions relevées (...) ont été d'importance mineure". La Tunisie a tenu dimanche la première présidentielle libre de son histoire en élisant pour la première fois depuis la révolution de janvier 2011 son chef de l'Etat. Selon les premières estimations des candidats et d'instituts de sondages diffusées dimanche, un deuxième tour opposera en décembre le chef de l'Etat sortant Moncef Marzouki au favori, Béji Caïd Essebsi, chef du parti anti-islamiste Nidaa Tounès qui a remporté les législatives d'octobre. Des résultats officiels sont attendus dans la journée de mardi. La Tunisie depuis son indépendance en 1956 n'avait jamais connu de scrutins présidentiels démocratiques, les précédents présidents, Habib Bourguiba et Zine El Abidine Ben Ali, renversé par la révolution de 2011, ayant usé du plébiscite ou de falsifications pour se faire réélire avec des scores dépassant les 90% des voix. M. Marzouki avait pour sa part été élu fin 2011 par l'Assemblée nationale constituante à la faveur d'un accord de coalition avec les islamistes d'Ennahda alors majoritaires.