Le mode alimentaire de cette région permet de réduire les risques cardio-vasculaires. La professeure Malika Bouchenak, présidente de la Société algérienne de nutrition (SAN) a exposé les résultats de plusieurs études qui démontrent que les habitudes alimentaires des populations algériennes en particulier du régime alimentaire dit «traditionnel» constituaient des groupes alimentaires de la «pyramide alimentaire». La Société algérienne de nutrition (SAN) a organisé hier à Alger une table ronde sur le thème «le respect de la pyramide alimentaire pour une bonne santé». Lors de sa présentation, que l'on peut qualifier d'un véritable cours nutritionnel, la professeure Bouchenak a expliqué la structure de la pyramide alimentaire qu'elle a qualifiée «d'outil de base qui sert de support éducatif pour aborder une alimentation équilibrée.» Cet «outil» est orienté vers un mode alimentaire type pour une alimentation équilibrée. Les aliments sont classés par groupe en fonction de leurs caractéristiques nutritionnelles. Dans un article The mediterrenean diet, paru en octobre 2014 dans l'American journal of medicine, a-t-elle cité, il est dit que «le mode alimentaire de cette région (qui date de 9000 ans) permet de réduire considérablement le risque de développer les maladies cardio-vasculaires ou d'autres pathologies telles que le cancer du sein ou colorectal, le diabète, l'obésité, l'asthme, la dysfonction érectile, la dépression et le déclin cognitif (des connaissances)». Il est regrettable, a souligné la professeure que les populations se soient éloignées des régimes traditionnels pour suivre le régime occidental riche en céréales raffinées, graisses animales, sucres, viandes transformées, mais pauvre en légumineuses, céréales complètes, fruits et légumes, et ce, pour des raisons économiques et financières. Dans une étude, Seven countries study, lancée dans les années 1960 et achevée 15 ans plus tard, et qui a concerné la Finlande, la Grèce, les Etats-Unis, les Pays-Bas, l'Italie, le Japon et la Yougoslavie, il a été démontré, selon la professeure, que l'adhésion au régime méditerranéen par certaines populations a permis une réduction considérable des maladies cardio-vasculaires mais les gens concernés se sont vite orientés vers une augmentation de consommation de graisses saturées et une diminution d'apports d'aliments d'origine végétale et les acides gras mono-saturés contenus dans notamment l'huile d'olive qui reste au coeur de la cuisine méditerranéenne. Cette dernière a été reconnue comme patrimoine culturel par l'Unesco en 2010 à Nairobi, défendue par l'OMS et encouragée par la FAO. L'Algérie, qui traverse une période de transition nutritionnelle, oeuvre, explique-t-elle, afin d'encourager les Algériens à mieux consommer en respectant scrupuleusement la «pyramide alimentaire» pour une qualité de vie et santé meilleures.