Le ministre de la Justice, garde des Sceaux Interpellé sur l'affaire de Tibhirine, le ministre de la Justice a assuré que «la coopération judiciaire algéro-française se déroule dans de très bonnes conditions». L'enquête sur l'assassinat du ressortissant français Hervé Gourdel a livré quelques faits. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux Tayeb Louh est revenu, hier, en marge de la séance de vote du projet de lois portant sur le fond de pension alimentaire pour les femmes divorcées, pour communiquer les premiers éléments. «Nous sommes parvenus à identifier les terroristes qui ont assassiné le ressortissant français Hervé Gourdel», a déclaré M.Louh à la presse en précisant que l'un d'entre eux a été éliminé en octobre dernier par les services de l'ANP. «Il ressort de l'enquête sur l'assassinat du ressortissant français Hervé Gourdel que l'un des auteurs de ce meurtre, identifié auparavant, a été éliminé en octobre dernier par les éléments de l'ANP dans le cadre d'une opération antiterroriste», a-t-il assuré. Deux mois après l'assassinat du ressortissant français, le 24 septembre en Kabylie, des pistes sont déjà dégagées. Interpellé sur l'affaire de Tibhirine et les accusations du juge français, le ministre de la Justice a rassuré que tout se passe dans de bonnes condition. «La coopération judiciaire algéro-française se déroule dans de très bonnes conditions et porte sur plusieurs affaires», a certifié Tayeb Louh. Le ministre a voulu lever le doute sur tout ce qui se dit autour de cette affaire en réitérant davantage la volonté de son département à aller jusqu'au bout. «La mission de la justice algérienne dans cette affaire, comme dans d'autres, était d'oeuvrer dans le cadre de la loi pour faire la vérité dans la pondération et conformément aux us et traditions en vigueur en la matière», a-t-il affirmé, un message qui se veut comme une mise au point indirecte au juge français qui accuse Alger de bloquer les investigations. Il a tenu à préciser que «cette affaire est soumise au niveau du Pôle judiciaire compétent du tribunal de Sidi M'hamed et le juge d'instruction fait le nécessaire conformément à la loi». Afin de fermer la parenthèse à la polémique, M.Louh a assuré qu'il n'y a aucun problème qui se pose sur ce plan et que la coopération entre la justice algérienne et française se fait dans le respect de la loi et de la souveraineté des pays et des accords conclus. Autrement dit, le ministre persiste et signe que l'Algérie est un pays souverain et qu'elle n'a pas à se soumettre aux propositions des juges français. Ce dernier réclame le transfert de l'ADN des victimes des moines de Tibhirine pour effectuer les analyses en France, une demande à laquelle le gouvernement algérien oppose un niet catégorique. Par ailleurs, il y a lieu de relever que le projet de loi sur les pensions alimentaire a été adopté à l'unanimité par les députés de la chambre basse. Aucun parti ne s'est abstenu. Les parties de la coalition comme ceux de l'opposition ont tous soutenu ce projet qui vise à assurer une protection à la femme divorcée. Dans une allocution prononcée à l'occasion, le ministre de la Justice s'est félicité de l'attitude des députés tout en soulignant que ce fonds «à caractère humanitaire constitue un nouveau jalon qui vient renforcer le système juridique à même de garantir la protection et la consolidation des droits de la femme et de l'enfant en Algérie». Dans le cadre de l'enrichissement de l'arsenal juridique dans ce domaine, le ministre a annoncé que «le projet de loi amendant le Code pénal relatif à la lutte contre les violences faites aux femmes sera soumis prochainement à une commission ad hoc, outre l'examen de la loi sur la protection de l'enfant».