Le chef de la diplomatie algérienne Les mouvements maliens signataires de la plate-forme d'entente préliminaire d'Alger ont qualifié les avancées enregistrées dans les pourparlers d'exceptionnelles. L'accord final n'a pas encore été signé, mais la paix au Mali est sur la bonne voie! Voici le résumé que l'on peut donner au 4ème round des pourparlers de sortie de crise qui se sont achevés jeudi dernier à Alger, sous la conduite de l'Algérie. En effet, les points de discorde entre les différents partis ont été grandement rétrécis lors de ce nouveau round de dialogue inter-malien inclusif. «La 4e phase des négociations de paix entre les parties maliennes a été extrêmement avantageuse, du fait qu'elle a permis d'élargir le cercle d'entente entre ces dernières concernant de nombreux points», a confirmé le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra à l'issue de ce 4e round. «On a cerné les divergences en quatre à cinq points», a-t-il assuré. Il a ajouté qu'à travers ses contacts avec toutes les parties maliennes, le groupe de médiation que préside l'Algérie, a retenu certaines voies pouvant nous conduire vers une plate-forme de médiation à même d'amener les parties à dépasser leurs différends et d'aboutir à des formules acceptables par tous. Il a précisé que ces voies sont de nature à «permettre au processus d'Alger d'aller vers la réalisation du traité de paix globale et définitive au Mali dans le cadre de la réconciliation nationale». Lamamra s'est dit, dans ce contexte, optimiste quant au processus d'Alger pour le règlement de la crise malienne car «il s'agit du devenir d'un Etat et d'un peuple qui partage avec l'Algérie, le voisinage, les valeurs et l'avenir comme nous avons partagé par le passé la solidarité et la conjugaison des efforts pour la réalisation d'objectifs nobles comme la libération du colonialisme». Par le travail qu'elle fait à la tête de l'équipe de médiation internationale, l'Algérie «aura contribué à l'exportation de la stabilité, la paix et la sécurité à tous les peuples voisins souhaitant que nos démarches louables soient couronnées de succès notamment en aidant les frères maliens à parvenir, à travers le dialogue, à la paix et la réconciliation». Les mouvements maliens signataires de la plate-forme d'entente préliminaire d'Alger ont eux aussi salué les avancées enregistrées dans les pourparlers. «Nous sommes arrivés à un stade exceptionnel des pourparlers inter-maliens. Nous avons enfin entre nos mains un projet d'accord sur lequel la médiation nous a demandé de réfléchir et d'apporter, quand c'est nécessaire, des recommandations pour les amendements», ont-ils attesté. Ils ont indiqué que les éléments du projet d'accord «portent en eux l'objectif essentiel que nous visons tous: la paix, la sécurité et le développement, des questions que nous considérons comme prioritaires». «Nous abordons l'avenir dans le cadre de ce processus avec beaucoup de confiance», a affirmé Ahmed Ould Sidi Mohamed, chef du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) signataire de la plate-forme d'Alger. «Nous comptons travailler avec l'équipe de la médiation pour pouvoir approfondir un certain nombre de préoccupations qui n'ont pas encore pu trouver la définition appropriée pour nous permettre de les mettre dans un accord de paix», a déclaré, pour sa part, le ministre malien des Affaires étrangères, de l'Intégration africaine et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop. «Nous partons d'Alger très engagés dans ce processus et déterminés à oeuvrer dans la mesure du possible en pleine coopération avec l'équipe de médiation, mais aussi à traduire dans les faits la détermination du gouvernement du Mali pour asseoir une paix durable», a-t-il souligné. Membre de la médiation, le représentant spécial adjoint de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (Minusma), M.Arnauld Akodjenou, a quant à lui mis en exergue les progrès réalisés par les parties engagées et le rôle primordial de l'Algérie dans ces avancées. «Nous venons de franchir une étape que je juge décisive. Elle n'est pas la dernière et il nous en reste encore à franchir, mais je crois que nous avançons et cela grâce à la médiation de l'Algérie», a déclaré M.Akodjenou. Gouvernement malien et groupes politico-militaires du nord du Mali avaient accepté en octobre dernier «comme une base solide» un document de négociation, soumis par l'équipe de la médiation, comportant des éléments d'un accord de paix. Une feuille de route et une déclaration de cessation des hostilités avaient été signées en juillet dernier au terme de la phase initiale des pourparlers. Le roi du Maroc avait tenté de saborder ces pourparlers, mais les différentes parties ne sont pas tombées dans le piège. Mohammed VI peut aller se rhabiller, l'Algérie est en train d'exporter la paix et la stabilité et la sécurité au Mali...