Le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (Care) a décidé d'organiser demain une rencontre qui aura pour thème «l'intégration dans les chaînes de valeur mondiales et régionales». La recherche de facteurs de développement économique et de croissance pérenne de l'économie de l'Algérie dans un contexte de mondialisation sera le but principal des chercheurs qui prendront part à cette rencontre qui se déroulera avec le soutien de la Délégation de l'Union européenne en Algérie. D'ores et déjà, l'économie algérienne est présentée comme étant fortement orientée vers l'importation de biens et de services tout en étant tributaire des revenus des exportations des hydrocarbures. Il est aussi souligné que les flux import-export de l'Algérie sont importants et ils sont très peu orientés vers les échanges régionaux. Le volume des échanges commerciaux intermaghrébins ne représente que 3% du total des échanges commerciaux avec l'extérieur, alors qu'il est de 60% pour les pays de l'Union européenne, 56% pour l'Alena dans les Amériques ou 23% pour les pays de l'Asean en Asie. Lors de cette rencontre, sera abordé l'intérêt de l'intégration progressive des différents secteurs économiques nationaux et régionaux dans les chaînes de valeur mondiales (CVM). Une telle stratégie, propre à chaque pays, conduirait à court et moyen terme, à une augmentation de la valeur ajoutée locale et régionale basée sur l'exploitation des avantages comparatifs et stratégiques pérennes. Il est ajouté qu'une plus grande intégration régionale des acteurs économiques permettrait un développement des ressources humaines qualifiées, une mise à niveau technologique, la création de facteurs d'échelle et des externalités positives. Tout ceci pourrait conduire à l'émergence de véritables «cham-pions nationaux et/ou régionaux», intégrés dans les CVM et capables de servir de locomotive au développement des économies des pays concernés. Slim Othmani, président du Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise souligne que la matinée sera animée par Hakim Belarbi, directeur général de Prodiphal Production, un des leaders algériens de la production de médicaments, Nadhir Laggoune, directeur général de Eurapharma Distribution, entreprise de distribution de produits pharmaceutiques et parapharmaceutiques, ancien consultant en stratégie d'entreprises avec la participation de Ali Harbi, consultant en gouvernance et stratégie d'entreprises et expert auprès de divers organismes internationaux. Cette rencontre intervient dans un contexte mondial difficile avec un baril de pétrole à moins de 80 dollars et au moment où les pays producteurs de pétrole admettent qu'il est difficile de revenir aux prix antérieurs. Les données induites de la mondialisation et des perturbations du prix des hydrocarbures imposent au pays de rationaliser davantage ses dépenses pour ne pas retomber dans le piège des surcoûts de l'autoroute Est-Ouest. C'est l'actuel ministre des Travaux publics qui a annoncé officiellement que l'autoroute programmée initialement à 7 milliards de dollars a coûté à ce jour à l'Algérie 13 milliards de dollars avec des tronçons encore non achevés. Des responsables concernés avaient pourtant annoncé à la Télévision publique algérienne la fin des travaux pour fin 2010 et proclamé officiellement que le coût global final ne dépassera pas 11 milliards de dollars. Ce montant de plus de 13 milliards de dollars est annoncé au moment où des tensions budgétaires sont difficiles et coïncident avec le bas cours du pétrole. Dans ce contexte, les gouvernants se dirigent-ils vers le langage de la vérité? Ces déclarations témoignent aussi de la difficulté de concilier entre l'acte de dépenser et celui de gérer qui suppose à la fois de la compétence et de la moralité. L'Algérie pourra-t-elle continuer à faire un appel massif aux compétences étrangères et de dépenser sans compter grâce à la rente des hydrocarbures?