«La facturation des véhicules neufs importés doit être effectuée par le constructeur concédant» Assurément, le gouvernement entend serrer le goulot des importations de véhicules aux fins de réduire la facture des importations et donc préserver les réserves nationales de devises et ce à l'aune de la chute annoncée des prix de l'or noir. Alors que le marché automobile national est en net recul, du moins pour la majorité des marques commercialisées en Algérie, le gouvernement édite un nouveau cahier des charges à l'attention des concessionnaires. Ces derniers, rapporte notre confrère en ligne TSA, sont sommés de se conformer aux nouvelles dispositions annoncées sous peine de voir leurs prérogatives limitées, voire leurs agréments retirés. Ce nouveau texte vise particulièrement les multimarques, puisque au chapitre «Facturation» est clairement stipulée la nécessité, désormais faite, aux filiales et autres représentants exclusifs, d'importer directement leurs véhicules à la source, c'est-à-dire exclusivement auprès des constructeurs. «La facturation des véhicules neufs importés doit être effectuée par le constructeur concédant», précise l'article 13 du document officiel de 21 pages. Il est donc clair que le document qui est a priori adopté par les autorités du pays, vise particulièrement les concessionnaires multimarques, à l'instar de Cima Motors ou la société Saida (propriété du groupe français GBH), représentant de Citroën et d'autres marques en Algérie. Saida achète auprès d'une société dénommée Bamy Export basée en France et qui appartient à un membre de la famille Hayot, propriétaire du groupe GBH. Il est également stipulé que «le concessionnaire s'engage à n'importer que les véhicules dont les marques sont portées dans le cahier des charges» (article 7). L'autre orientation au bénéfice des clients figure à la partie «Prix des véhicules». L'article 16 du nouveau cahier des charge stipule en effet que «le prix de vente figurant sur le bon de commande du véhicule neuf doit être ferme, non révisable et non actualisable à la hausse. Il doit être établi en toutes taxes comprises et inclure éventuellement les rabais, ristournes, remises consentis ainsi que les avantages fiscaux prévus par la législation en vigueur». Ce point est assorti d'une garantie et de délais de livraison qui prévoient une période maximum de 45 jours pour la remise des clés au client (article 18); alors que la garantie mentionne les «100.000 km dans la limite des trente-six mois pour les automobiles à l'exception des motocycles» et «à cinq mille kilomètres (5000 km) dans la limite des douze (12) mois pour les motocycles.» A l'intitulé «Equipements de sécurité» le nouveau texte qui vient réglementer de plus belle l'activité des concessionnaires automobiles en Algérie, apparaît plutôt original! Au plan de la sécurité, le nouveau cahier des charges énumère pour la première fois la palette d'équipements de sécurité devant être obligatoirement embarquée par les voitures touristiques, les camionnettes, les poids lourds et les autocars. Il est indiqué que les touristiques doivent être munies «de quatre airbags, de l'ABS, du dispositif de contrôle de la pression des pneus, du dispositif limiteur de vitesse...». Les mêmes équipements sont exigés pour les camionnettes, sauf que le nombre d'airbags est réduit à deux seulement. Cette énumération inédite détonne avec le précédent cahier des charges, lequel ne réclamait aucun équipement de sécurité pour les véhicules neufs importés. Le nouveau cahier des charges rappelle la nécessité faite aux concessionnaires automobiles à réaliser un investissement dans l'activité industrielle et/ou semi-industrielle portant notamment sur la fabrication d'ensembles et/ou sous-ensembles de pièces destinées à l'industrie automobile. «Le non-respect des dispositions du présent texte réglementaire entraîne la suspension temporaire de l'agrément d'exercice de l'activité, de concessionnaire» est-il prévu. Le gouvernement accorde un délai de 12 mois aux concessionnaires, à compter de la publication officielle du décret, pour se mettre en conformité avec les dispositions prévues. Signalons que le gouvernement a exigé des concessionnaires activant en Algérie, d'inclure un quota de 10% de véhicules roulant au gaz propane liquéfié (GPL) dans leurs importations, et ce en vertu d'un arrêté interministériel publié au Journal officiel. D'aucuns jugent d'ambitieuse la démarche gouvernementale qui aspire à généraliser le GPL et donc les carburants propres. L'on ajoute que l'Etat est seul habilité à obliger ses entités à se doter de véhicules roulant au GPL, car au vu du prix du diesel, le pari n'est pas gagné d'avance! Assurément, le gouvernement entend serrer le goulot des importations de véhicules aux fins de réduire la facture des importations et donc préserver les réserves nationales de devises, et ce à l'aune de la chute annoncée des prix de l'or noir.