La ministre de l'Education nationale a réaffirmé le non-recours, cette année, au rachat ou à une session de rattrapage, ni à la limitation du seuil des cours, «étant donné qu'il s'agit de mesures exceptionnelles prises auparavant». Fini les concessions. Ni limitation des cours, ni rachat, ni même session de rattrapage pour le bac 2015. La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, reste intransigeante. S'exprimant lors de la séance consacrée aux questions orales tenue jeudi dernier au Conseil de la nation, Mme Benghebrit dit qu'elle veut redonner à cet examen sa valeur d'antan. La première responsable du secteur a réaffirmé le non-recours, cette année, au rachat ou à la session de rattrapage à l'examen du baccalauréat, ni à la limitation du seuil des cours, «étant donné qu'il s'agit de mesures exceptionnelles prises auparavant à la faveur d'une conjoncture tout aussi exceptionnelle». Elle a, toutefois, annoncé le maintien, cette année, de l'option de deux sujets au choix pour les matières essentielles à l'examen du baccalauréat, pour ne pas perturber les élèves, sans exclure son annulation à l'avenir. Selon elle, le ministère a décidé de se focaliser sur les dimensions analytique et synthétique dans la formulation des questions des deux sujets au choix. «Nous voulons introduire des sujets de réflexion et non pas des leçons apprises par coeur», a-t-elle affirmé. Concernant la session de rattrapage, la ministre n'a pas exclu le recours à cette possibilité à l'avenir «si les résultats de cette évaluation venaient à en confirmer la pertinence». La ministre a annoncé une bonne nouvelle pour les futurs bacheliers: la fiche d'évaluation de l'élève de terminale ayant obtenu une moyenne annuelle élevée et ayant été reçu au baccalauréat avec une moyenne variant entre 10/20 et 11/20, sera prise en compte lors de son orientation universitaire, selon les voeux exprimés, en reconnaissance des efforts fournis tout au long de l'année. Le ministère de l'Education nationale procèdera, à partir de janvier, à une évaluation des perfor-mances au cycle secondaire en prévision de la tenue, en juillet, d'un séminaire national. «L'objectif de cette évaluation est de déterminer une nouvelle approche pour l'évaluation des élèves, notamment ceux de terminale», a indiqué Mme Benghebrit. Interpellée sur le recours massif aux cours particuliers, l'hôte des sénateurs a souligné que son secteur avait pris une série de mesures visant à sensibiliser les élèves et leurs parents à la nécessité d'éviter ce type de cours, notamment ceux dispensés dans des conditions «inadéquates». Elle a même évoqué l'éventuelle création d'une chaîne thématique consacrée aux cours de soutien destinés aux élèves des classes d'examen. Revenant sur les revendications des syndicats, la ministre a affirmé que le dialogue se poursuit avec les syndicats du secteur, en vue d'examiner leurs revendications. Une séance de travail était programmée jeudi au siège du ministère de l'Education nationale avec les représentants du secteur les membres du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique élargi (Cnapest), en présence des représentants du ministère du Travail et de la Fonction publique, en vue de «poursuivre le dialogue autour des revendications du syndicat et de tenter d'y apporter des solutions», a-t-elle indiqué. En cas de non aboutissement et d'insistance du Cnapest à enclencher une grève à laquelle il avait appelé, le ministère de l'Education recourra à des retenues sur salaires des grévistes et à la suspension de la prime de rendement», a-t-elle averti. Le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement supérieur et technique avait menacé d'entamer une grève les 8 et 9 décembre «si le ministère de l'Education nationale ne venait pas à honorer ses engagements liés aux revendications du syndicat, à savoir la révision des statuts des travailleurs du secteur». Ceci dit, le bras de fer continue malgré le dialogue.