L'Algérie veut bannir cette image des Nigériens dans les rues en créant des centres d'accueil Le rapatriement des ressortissants fait suite à la demande du gouvernement nigérien. La chasse aux Africains, notamment les Sub-sahariens venus du Niger, a-t-elle commencé? Tout porte à le croire au vu des mesures prises et mises en application par les services sociaux de la wilaya d'Oran! En effet, quatre sites d'accueil, réservés, sont destinés pour l'accueil, à titre transitoire, des Subsahariens africains et ce, en prévision de leur rapatriement. «Tout est fin prêt pour recevoir, au niveau de ces sites, des ressortissants africains de nationalité nigérienne», a souligné le directeur de l'action sociale et de la solidarité de la wilaya, Mohamed Fedala. Et d'ajouter en affirmant que «ces derniers sont au nombre de 682 personnes séjournant à Oran». Le rapatriement des ressortissants nigériens fait suite à la demande formulée par le gouvernement nigérian. Elle a été acceptée par son homologue, le gouvernement algérien. L'Algérie a, pour sa part, assuré que «toutes les mesures ont été prises pour le rapatriement des ressortissants nigériens dans un cadre fraternel et dans le respect total et la dignité, jusqu'à ce qu'ils regagnent leurs villages et leurs maisons», a-t-on expliqué. Le rapatriement des Subsahariens, chassés par la misère et la guerre, va être mis en oeuvre. En attendant, et malgré les reconduites aux frontières, le nombre des Subsahariens, à Oran comme à travers tout le pays, est de plus en plus en hausse. Force est de constater que ces derniers vivent de mendicité et d'expédients alors qu'ils ne font pas l'objet de main-d'oeuvre bon marché pour un grand nombre d'entreprises de construction. Pour les pouvoirs publics, l'idée de permettre à certains de bénéficier d'autorisations particulières leur permettant l'accès au travail aurait été évoquée. Mais, rien n'a été concrétisé. Tout récemment, une entreprise publique locale, chargée de la réhabilitation de l'éclairage au niveau du CW33, n'a trouvé rien de mieux à faire que de procéder au recrutement d'une dizaine de Subsahariens. Ils ont été affectés dans un chantier d'El-Barki. Ayant besogné pendant une seule journée, ils ont disparu dès le lendemain. Ce qui a laissé conclure que le recrutement de cette main-d'oeuvre a été illégal. Une source proche de l'inspection du travail dira que «ces immigrants ne peuvent postuler à un recrutement tant qu'ils sont installés illégalement en Algérie». Bon nombre de Subsahariens, en majorité des Maliens, ayant fui la guerre, se sont réfugiés à Oran. «Leur présence en Algérie est à titre provisoire», indique-t-on ajoutant que théoriquement, ils sont confinés dans des camps au Sud, mais leur présence est tolérée dans les villes du Nord». Une autre source de la direction de l'action sociale note qu'au cours des derniers mois, près de 1500 Subsahariens ont été recensés dans la wilaya d'Oran. Le gros lot est constitué de femmes et d'enfants ayant fui les affres de la guerre qui fait rage dans le nord du Mali. «Actuellement, ils sont recensés et bénéficient d'un minimum de moyens de subsistance accordés par les structures de solidarité de l'Etat. Un élan de solidarité est mis en place à Oran.» En effet, des associations apportent également leur concours à l'assistance de ces familles réfugiées en Algérie. D'autant que la majeure partie de ces immigrants ne sont pas en âge de travailler.