Ils ont quitté leur terre natale à cause des conflits pour s'établir dans notre pays Même si les réfugiés africains sont accueillis avec prudence par les autorités en raison des risques sanitaires, ils savent que l'Algérie est la meilleure terre d'accueil pour leurs femmes et leurs enfants. Depuis quelques semaines, des rapports de sécurité et des reportages des médias locaux et étrangers évoquent l'arrivée en masse de réfugiés africains sur le territoire algérien pour fuir la famine, la pauvreté et l'insécurité qui règnent dans la vaste bande frontalière du Sahel. L'Algérie, qui était la capitale des révolutions du monde, est redevenue une terre d'asile pour les Africains. Ainsi, après les Syriens, il y a deux ans, qui avaient débarqué par milliers avec familles et bagages pour fuir la guerre civile dans leur pays, c'est au tour des Maliens, des Nigériens et maintenant des Libyens de fuir la guerre, la famine qui domine leur contrée. Pourquoi ont-ils choisi l'Algérie? La réponse est simple: notre pays demeure le seul havre de paix en Afrique du Nord. Le seul pays qui possède une stabilité économique, sécuritaire et sociale, et surtout le seul qui offre un accueil chaleureux et humain aux populations du Grand Sud venues sur son territoire. Les réfugiés africains du Sahel et même arabes de Libye ou de Syrie ne pouvaient pas se diriger vers le Maroc, un pays qui applique parfois une politique très rigoureuse envers les immigrés de l'Afrique subsaharienne. Le Royaume chérifien, qui souhaite réguler les flux migratoires, a durci sa politique de répression des immigrés clandestins, y compris, ces derniers temps, les contrôles à ses frontières. L'objectif: limiter à tout prix les flux migratoires qui souhaitaient passer par le Maroc pour se rendre en Espagne, à travers les villes espagnoles de Ceuta et Melilla. Récemment, des immigrés sénégalais affirment à un journal sénégalais Le Quotidien avoir été victimes de tortures dans les commissariats de police, d'autres jetés à la frontière algérienne. Les Marocains avaient même exclu des réfugiés syriens vers l'Algérie en accusant cette dernière de les avoir rejetés. En réalité, l'Algérie qui a connu parfois l'exil aux frontières durant la guerre de Libération a toujours ouvert ses frontières et offert son hospitalité aux réfugiés venus de pays frères. C'était le cas,en 1982, quand l'OLP de Yasser Arafat avait quitté Beyrouth. Alger avait accueilli des centaines de combattants palestiniens et leurs familles. A l'époque, l'Algérie avait même réservé tout un programme de logements qui étaient destinés aux Algériens pour accueillir les Palestiniens qui avaient fui les camps de Beyrouth, après le massacre de Sabra et Chatila. C'est donc en obéissant aux mêmes principes de solidarité humanitaire que l'Algérie avait accueilli des centaines de réfugiés syriens durant la période du mois sacré du Ramadhan 2012. Le ministre de l'Intérieur de l'époque, M. Daho Ould Kablia, avait affirmé que les autorités algériennes avaient mis en place les mesures nécessaires pour la prise en charge des ressortissants syriens, notamment à travers la mise à leur disposition des structures d'accueil, à l'image du centre d'accueil de Sidi Fredj. Le nombre de ressortissants syriens qui se sont réfugiés en Algérie était d'environ 12.000, répartis à travers les différentes wilayas du pays. A côté des centres d'accueil gouvernementaux, les Syriens ont découvert la vaste générosité des Algériens qui, durant le mois sacré de Ramadhan, ont partagé avec plaisir leur repas chaud avec les réfugiés venus de Damas et Homs. Aujourd'hui encore, la générosité et l'hospitalité des Algériens sont une nouvelle fois sollicitées pour venir au secours de ces dizaines de familles venues du Mali et du Niger, fuyant le terrorisme et la famine. Si les Algériens de la rive sud connaissaient bien le phénomène de l'immigration africaine à Tamanrasset, Béchar et Ouargla, ce n'est pas le cas dans les villes du Nord où les populations citadines des grandes métropoles algériennes comme Oran, Alger ou Annaba, découvrent avec stupéfaction la misère et la détresse de l'immigration africaine. Des dizaines de femmes avec souvent bébés et enfants ont atterri dans les rues de ces grandes villes à la recherche de la sécurité, de la nourriture et surtout d'une vie décente et humaine. Même si ces réfugiés sont reçus avec prudence par les autorités en raison des risques sanitaires et sécuritaires, ils ont choisi l'Algérie et ses grandes villes pour leur mode de vie occidental où personne ne meurt de froid ou de faim. Et pourtant, certains Africains prennent des risques énormes pour traverser notre vaste territoire. Récemment, 30 immigrants ont péri de soif dans le Sahara. Ces réfugiés africains savaient désormais qu'ils ne pouvaient pas immigrer vers l'Europe ou se diriger vers l'Egypte, la Libye ou la Tunisie, des pays qui souffrent déjà des effets secondaires des révolutions arabes, c'est pourquoi l'Algérie demeure le meilleur eldorado et la terre d'asile en attendant de retrouver un avenir meilleur.