Le président zimbabwéen Robert Mugabe, reconduit samedi à la tête du parti au pouvoir depuis 1980, a intronisé son épouse Grace, 49 ans, à la présidence de sa puissante ligue féminine, au dernier jour d'un congrès clé pour la succession du vieux chef de l'Etat. "Je suis heureux de réaliser et officialiser votre souhait en la (Grace) déclarant secrétaire aux Affaires féminines de la Zanu-PF", a déclaré le président Mugabe, 90 ans, aux délégués de son parti. Mme Mugabe, 49 ans, fait automatiquement son entrée au bureau politique du mouvement dont elle était jusqu'à présent simple membre sans responsabilités. Des milliers de supporters ont ovationné le vieux chef d'Etat, chantant et dansant, après la décision des représentants provinciaux de la Zanu-PF de le reconduire à son poste. L'issue ne faisait pas de doute. Personne ne se présentait contre le président qui a également été désigné candidat du parti au pouvoir depuis l'indépendance de 1980 à la prochaine élection présidentielle prévue en 2018. "Je veux vous dire ma profonde gratitude, une fois encore, pour m'avoir choisi pour vous diriger", a déclaré M. Mugabe, après qu'Emmerson Mnangagwa, secrétaire juridique du parti eut annoncé qu'il était reconduit. "Je sais d'où je viens. Je ne suis pas plus grand que les gens qui m'ont donné le jour", a-t-il dit. Grace Mugabe, relativement nouvelle dans l'arène politique, avait été à la surprise générale désignée en août pour briguer la direction de la puissante ligue féminine du parti. Grace Mugage n'a fait aucun mystère de son envie de parvenir un jour à la tête du pays et s'est mise en campagne contre sa rivale la vice-présidente Joice Mujuru, 59 ans, accusée d'intriguer, de corruption et comploter pour prendre la place de M. Mugabe. Tombée en disgrâce, Mme Mujuru ne participait pas au congrès, ayant par avance perdu son poste au comité central. Jeudi, elle avait été publiquement désavouée par M. Mugabe devant les délégués. Les divisions qui rongent la ZANU-PF depuis des années avaient coûté cher au parti en 2008, arrivé en deuxième place au premier tour de la présidentielle, avant que l'opposition du MDC ne déclare forfait, victime de violences.