La saison estivale rime avec fêtes, plaisir et repos. Les destinations varient en fonction des goûts. L'Algérie, terre diversifiée, offre dans ce sens un large éventail aux visiteurs, qui, cette année, force est de le constater, sont nombreux. Si la mer reste le choix le plus prisé, il n'en demeure pas moins que d'autres espaces semblent reprendre leur droit en la matière. C'est le cas, notamment du tourisme de montagne. Contrairement aux années précédentes marquées par la défection des touristes sur ces beaux et joyeux sites, cette année une embellie prend forme à Béjaïa. Pour le voyageur qui emprunte la nationale 12, reliant la wilaya de Béjaïa à Tizi Ouzou, il sera agréablement surpris par le rush des visiteurs à hauteur de la forêt de Yakouren. Il faut dire que la récente opération de ratissage menée par les forces de l'ANP a donné beaucoup d'assurance aux citoyens, qui en un temps record, redécouvriront le plaisir des hauteurs même si, pour l'heure on n'ose pas vraiment s'aventurer au fin fond des forêts luxuriantes, l'élimination de la direction du Gspc est, apparemment perçue comme une caution sécuritaire sérieuse. D'où cet engouement pour le repos et la villégiature en montagne. Secteur à l'abandon, les vacances de montagne redorent désormais leur blason comme l'attestent si bien ces milliers de vacanciers qui s'y rendent. Chose surprenante d'autant plus qu'il y a seulement quelques mois, rien que le passage par cette route donnait des frissons tant la région était infestée de terroristes qui, avec le temps en ont fait une base de repli. Le dernier quadrillage entrepris par les services de sécurité a eu ceci de positif, c'est qu'il a permis, au-delà de l'assurance, une reprise spectaculaire de l'économie locale. Tout au long de ce tronçon routier, le commerce de poterie a connu une relance en se multipliant considérablement. Des artisans exposant en permanence le long de la route vous proposeront autant d'objets symbolisant la culture et les traditions de la région kabyle. Tout récemment, cette activité commerciale est appuyée par d'autres services mis à la disposition des visiteurs. La restauration rapide et des animaux typiquement de la région sont autant d'attraits inexistants jusque-là et que l'usager de la RN 12 et les touristes découvrent avec ravissement. C'est une curiosité de plus qui s'ajoute à celle de ce site naturel incomparable, dont jouit la région forestière de Yakouren. De ce fait, les rares sont excursionnistes, les vacanciers et les voyageurs, qui ne s'offrent pas une pause, parfois prolongée, dans cette région dotée d'un paysage naturel extraordinaire et propice à la détente. Aujourd'hui, on s'y rend même expressément, comme nous l'a confirmé hier un père de famille. «Chaque jour, nous venons ici pour partager un repas en famille et passer des après-midis des plus cléments», avance-t-il sans, à aucun moment faire allusion à l'insécurité. En effet, ils sont nombreux comme lui, à choisir un endroit ombrageux pour apprécier le repos que procurent ces gigantesques arbres. Dans le calme de ces montagnes, des dizaines de familles élisent désormais domicile le temps d'un après-midi ou d'une journée à la recherche du calme et de la fraîcheur, loin des villes bruyantes et stressantes. Le retour des camps de toile n'est pas à écarter pour peu que les conditions le permettent. C'est le voeu de nombreux visiteurs qui ont accepté de nous entretenir sur le développement du tourisme de montagne. «La Kabylie doit s'intéresser de près à ce secteur», explique un médecin en précisant que «c'est l'unique ressource, dont dispose la région et qui reste un pourvoyeur d'emplois tout au long de l'année», allusion aux activités touristiques d'hiver. L'hôtel Tamgout implanté au milieu de la forêt affiche complet. C'est la première fois, que cela arrive depuis quelques années, affirme un locataire, habitué des lieux. Pour d'autres touristes, le choix est porté sur les villages de Kabylie, qui sont d'une spécificité particulière. Là aussi la détente et le repos sont garantis par un environnement paysan propice à la méditation et la récupération. Vivre quelques jours dans un village kabyle reste le rêve que s'offrent Marie et son époux, tous deux Français qui ont choisi de passer leur congé annuel dans le village d'Ikadjan. Le contact s'est fait par l'intermédiaire d'un émigré, lui aussi en vacances dans la région. Bref, la reprise constatée cette année en Kabylie devrait inciter les responsables à réfléchir sérieusement sur les voies et moyens de développer ce secteur du tourisme.