Les cours du pétrole reculaient à nouveau lundi en cours d'échanges européens, atteignant même à Londres un seuil inédit depuis cinq ans, plombés par les perspectives d'une offre toujours surabondante en 2015. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 67,65 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,42 dollar par rapport à la clôture de vendredi. Les cours du Brent ont atteint un nouveau plus bas depuis octobre 2009, à 67,35 dollars le baril. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 1,13 dollar à 64,71 dollars. La référence américaine du brut a atteint 64,56 dollars, un nouveau plus bas depuis le 1er décembre, jour où elle était tombée à un plus bas depuis octobre juillet 2009 (63,72 dollars). La surabondance de l'offre et le ralentissement de la croissance de la demande mondiale pèsent toujours sur les cours. Ainsi, la chute surprise des importations en novembre en Chine, premier consommateur de ressources énergétiques et deuxième économie au monde, alimentait les inquiétudes des investisseurs et opérateurs de marché. "La demande (globale) est peu susceptible de croître suffisamment à court terme pour absorber l'énorme excédent d'offre à l'horizon pour le premier et le second trimestre 2015", précisaient les experts. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) n'a pas réduit son plafond de production (30 millions de barils par jour) lors de sa dernière réunion. Et, selon les experts, l'Arabie saoudite, le chef de file de l'organisation ne donne aucune raison de croire à un revirement de situation. L'Arabie saoudite s'est lancée dans une guerre des prix pour protéger ses parts de marché en baissant ses prix de vente officiels pour ses exportations de pétrole vers l'Asie et les Etats-Unis, selon des analystes. Le pays viserait un prix du baril entre 60 et 70 dollars, toujours selon les experts.