Avant de rencontrer les responsables militaires de la coalition et les dirigeants irakiens, il a fixé le cadre des discussions en rencontrant des soldats américains et australiens. Le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel a affirmé hier à Baghdad que le succès de la campagne anti-jihadistes dépendait avant tout des Irakiens, alors que la coalition internationale s'apprête à envoyer 1.500 hommes supplémentaires en Irak. M.Hagel est arrivé à Baghdad dans la matinée pour une visite non annoncée qui est sa première comme secrétaire à la Défense et probablement sa dernière avant son remplacement par Ashton Carter. Le sort de la lutte lancée contre les jihadistes de l'organisation extrémiste Etat islamique (EI) dépend avant tout des Irakiens eux-mêmes, a-t-il averti. «Il s'agit de leur pays, c'est à eux de le diriger. Ce sont eux qui assumeront la responsabilité des résultats». «Nous pouvons aider, nous pouvons entraîner, nous pouvons conseiller; voilà ce que nous faisons», a ajouté M.Hagel. Comme en Afghanistan, les forces américaines «ont un rôle à jouer», mais de soutien, a-t-il insisté devant les soldats. Le président Barack Obama a récemment approuvé le doublement du nombre de militaires américains déployés en Irak, à 3.100, pour aider les forces armées irakiennes à se reconstruire après leur débâcle face aux jihadistes qui ont pris le contrôle de pans entiers dans le nord et l'ouest du pays. Des pays membres de la coalition internationale sont également prêts à déployer quelque 1.500 hommes, a indiqué lundi le général américain James Terry. Ce responsable, nommé à la tête du Commandement multinational interarmées (CMI) composé de militaires de plus de 30 pays, n'a pas précisé la nationalité de ces hommes, qui devraient être avant tout des conseillers et des instructeurs. «Nous sommes encore en train de travailler» aux détails des contributions, a-t-il indiqué. Ces renforcements visent à accentuer encore la pression sur les jihadistes qui sont désormais «sur la défensive», selon le général. Les combattants de l'EI sont confrontés à «des difficultés en termes de mouvement et de communication», en raison notamment des 1.200 frappes menées par les avions de la coalition en Irak et en Syrie depuis le 8 août. Les raids en Irak sont essentiellement conduits par les Etats-Unis avec le soutien de pays occidentaux, comme la France, l'Australie, la Grande-Bretagne ou le Canada. Ces derniers refusent en revanche de frapper en Syrie, où se sont impliqués des pays de la région comme l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis ou la Jordanie. Le soutien international «a permis aux forces de sécurité irakiennes de regagner du terrain», avait souligné M.Hagel en visitant lundi une base américaine au Koweït. «Cela leur a donné un nouvel élan, de l'organisation, de la structure». Si elles s'améliorent «chaque jour», les forces irakiennes «ont encore beaucoup de chemin à faire», a cependant jugé le général Terry. M.Hagel a également insisté hier sur la dimension politique de la crise en Irak et appelé les dirigeants à mettre en place un gouvernement rassembleur capable de gagner la confiance des différentes communautés ethniques et religieuses.