Alertées par la fusillade, les autorités militaires ont dépêché sur les lieux d'importants renforts. Explosion d'une bombe artisanale vers 17h30 à quelques mètres d'un campement de la garde communale du village de Sidi Mansour: un élément de la garde communale blessé au niveau des deux genoux. Quelques minutes plus tard, et pas loin du lieu de la déflagration de la bombe implantée par les terroristes sévissant dans la région, un accrochage entre les terroristes des GIA et les éléments de la garde communale, a eu lieu, sur la route reliant ledit village à la localité d'Aïn Cheraï, en allant vers le chef-lieu de la commune de Tamalous: des gardes communaux atteints par balles. Quelques heures plus tard, au début de la nuit, les renforts des forces combinées tombent sur une autre embuscade un militaire gravement blessé. Telle est la chronologie noire d'un des jeudis les plus terrifiants et les plus sanglants de la mémoire des populations habitant les villages du sud-ouest de la wilaya de Skikda. En effet, alors qu'ils évacuaient au bord d'un véhicule de marque J5, un de leurs collègues gravement atteint aux genoux par la déflagration d'une bombe artisanale près de leurs campements de la localité de Sidi Mansour, vers l'hôpital de chef-lieu de la commune de Tamalous située à 45 km au sud est de la wilaya de Skikda, deux gardes communaux ont été blessés par balles du groupe terroriste El Chouhada de l'émir El Quâquâ auteur de plusieurs attentats et assassinats de civils dans la zone rouge de la wilaya. Et ce, lors d'une embuscade que ces derniers leur ont tendue sur la route reliant la localité de Sidi Mansour à Tamalous, avant l'entrée du village d'Aïn Cheraï, un accès fortement boisé constituant de surcroît un endroit de repli des islamistes armés. En dépit des nombreuses balles ayant criblé le véhicule, le chauffeur n'a pas perdu son sang-froid et sans panique, il a réussi à sauver l'ensemble des éléments de la garde communale qu'il transportait à bord du J5. Alertées par la fusillade, les autorités militaires ont dépêché sur les lieux d'importants renforts qui menaient des opérations depuis la matinée de ce jeudi, que les villageois ne sont pas près d'oublier. C'est à ce moment, à la tombée de la nuit, que les villageois ont vécu le cauchemar. Les forces combinées se sont battues avec courage contre les terroristes au nombre indéfini et qui ont gravement atteint un militaire, aussitôt évacué vers l'hôpital militaire Didouche-Mourad de Constantine. L'échange de tirs entre les militaires et les terroristes a duré plus de 10 minutes. Déclenchée dans la matinée de jeudi, une vaste opération de ratissage, et jusqu'au moment où nous mettions sous presse, est menée par les forces combinées dans la région du sud-ouest de la wilaya de Skikda. A hauteur des monts de Tamalous, Aïn Kechra, Stiha, des localités fortement boisées servant de repli et de cachette aux groupes terroristes des GIA. Les forces de sécurité agissant sur les aveux du terroriste repenti au cours de la semaine écoulée (lire notre édition de jeudi dernier), ont réussi à découvrir et détruire des casemates où se cachaient les assassins opérant sous les ordres de l'émir El Quâquâ, qui serait selon des sources sûres, blessé. Ils ont, par la même occasion, récupéré des quantités importantes de vivres et de médicaments. Notons en outre que, selon les repentis, qui se sont rendus dans le cadre de la loi de la concorde civile, le nombre de terroristes du Gspc et du GIA activant dans la région du sud-ouest de Skikda et de l'extrême est de la wilaya de Jijel serait de 70 éléments. Le lendemain de l'incursion terroriste a été marqué par une panique sans égale qui s'est emparée des populations locales. Un groupe de jeunes de Tamdout qu'on a approchés, hier, nous a fait état de sa peur quant à d'autres attaques des terroristes, mais sans détour aucun, «nous sommes prêts à les combattre, jusqu'à leur extermination définitive», nous a-t-on déclaré. Début d'après-midi, ces mêmes jeunes nous ont conseillé de ne pas emprunter la route de Settiha pour rentrer sur Skikda. Settiha, mis à part un campement de la garde communale sur le pic de la montagne et sur une longueur de 35 km, aucune âme ne s'est présentée sur notre chemin fortement boisé. Les jeunes des villages avoisinants avaient raison, Settiha est un village sans âme, une dizaine de bâtisses ont été désertées et abandonnées par leurs propriétaires qui ont fui la mort.