Deux gendarmes ont été tués, deux autres ainsi que quatre gardes communaux blessés. Une jeune fille, dans une maison proche, a également été touchée. Moins d'un mois après le double attentat ayant fait deux morts dans les rangs des militaires de l'ANP à Mizrana, un autre attentat meurtrier a été commis dans la soirée d'avant-hier, sur la rN5, à l'entrée de Tidjelabine, à 40 km à l'est d'Alger causant la mort de deux gendarmes et blessant six autres personnes dont deux gendarmes, trois gardes communaux et une jeune fille qui ne réside pas loin des lieux de l'attentat. Il était 21h30, lorsque trois véhicules blindés de la Gendarmerie nationale, qui revenaient d'une mission de routine dans la région, ont été surpris par une forte explosion provoquée, selon nos sources, par une bombe artisanale enfouie sous terre, juste au contrebas de la RN5 près du marché de véhicules. Alors que le convoi a marqué un arrêt total, deux autres explosions retentirent à quelques mètres des lieux de l'attentat, cette fois-ci par des tirs de heb heb (mortier artisanal). Un groupe terroriste embusqué au-dessus de la route ouvre le feu et s'ensuivit, selon nos sources, un violent accrochage qui durera un quart d'heure. Dès les premières détonations, des renforts composés d'éléments de l'ANP et de la BMPJ se sont dirigés vers les lieux, mais ils furent accrochés par d'autres terroristes embusqués non loin de là. Un autre accrochage qui durera encore plus d'une heure au terme duquel les terroristes ont dû battre en retraite. Pendant ce temps, les automobilistes pris de panique ont tenté de rebrousser chemin pour fuir la fusillade, ce qui provoqua de nombreux accidents sur plusieurs axes routiers alors que les riverains, notamment les résidants de la cité La Commune et Safsaf, se sont précipités dans leur demeure pour s'abriter des balles perdues. Mais une jeune fille, qui se trouvait sur la terrasse de la maison, a été touchée au tibia par une balle tirée par les terroristes dans leur fuite vers les monts boisés de Tidjelabine et Belhassnat Pendant plus de deux heures, plusieurs ambulances dépêchées sur les lieux ont dû se frayer difficilement un passage pour secourir les blessés parmi les forces de sécurité, mais aussi parmi les automobilistes et la population dont certains ont été très secoués psychologiquement. Alors que tout l'axe routier, reliant Alger à Constantine, a été bloqué au niveau de Tidjelabine durant plus de deux heures, provoquant un grand embouteillage, un cordon de sécurité impressionnant a été dressé au niveau du lieu de l'attentat pendant que les autres éléments des forces combinées se sont mis à la poursuite des terroristes. Les blessés ont été tous transportés vers l'hôpital de Thénia puis acheminés vers l'hôpital de Aïn Naâdja Un garde communal grièvement blessé a été amputé des deux jambes, nous a-t-on indiqué, alors que la jeune fille blessée s'est rendue par ses propres moyens à l'unité d'urgence de Boumerdès où les médecins ont réussi à lui extraire la balle qui était logée dans sa jambe. Encore sous l'état de choc, M. Fatiha, âgée de 25 ans, nous a décrit les moments insoutenables vécus par ses parents et ses voisins. “Nous étions tous, comme d'habitude, en train de prendre l'air sur la terrasse, à la fraîcheur de la nuit, lorsque tout d'un coup plusieurs explosions ont secoué la maison, suivies d'une fusillade. Et au moment où accompagnée de mes parents, on descendit l'escalier, des rafales de balles passèrent sous notre nez, c'est à ce moment-là que je reçus une balle au niveau de mon tibia. Mais Al-hamdou li Allah, je m'en suis sortie”, explique Fatiha, les larmes aux yeux. Par ailleurs, l'opération de ratissage, enclenchée aussitôt après l'attentat, se poursuit toujours. M. T.