Le prix du baril de brut pourrait atteindre les 50 dollars dans les tout prochains jours. Les cours du pétrole continuent de connaître une courbe ascendante, jamais enregistrée depuis une vingtaine d'années. Après deux mois de «folie», le prix du baril n'a pas quitté la barre des 40 dollars, atteignant parfois les pics de 44-45 dollars. Devant cette situation, les pays producteurs de pétrole regroupés au sein de l'Opep, estiment qu'une augmentation de la production ne changerait que sensiblement les cours du brut, en raison de l'instabilité politique en Irak et au Venezuela. En sus bien entendu, du sempiternel problème des pays hors Opep, à l'origine, à chaque fois de la spéculation sur le marché mondial. D'après des analystes très au fait du marché pétrolier mondial, le prix du baril de brut pourrait atteindre les 50 dollars dans les tout prochains jours, d'autant plus qu'à l'approche de l'automne et de l'hiver, est enregistrée une forte augmentation de la demande. Ainsi et pour éviter un autre choc pétrolier qui pénaliserait en premier lieu les pays consommateurs, une concertation s'impose entre les pays membres de l'Opep et les pays extérieurs au cartel. Un principe retenu par les pays de l'Opep qui comptent inviter à l'occasion de la prochaine rencontre de l'Opep, le 14 septembre prochain à Vienne, des pays extérieurs au cartel à des discussions pour stabiliser les prix du pétrole en forte hausse. C'est ce qu'a déclaré, hier, le président de l'Organisation des pays producteurs de pétrole, l'Indonésien Purnomo Yusgiantoro. «L'Opep va discuter de mesures pour stabiliser les prix mondiaux du pétrole avec des pays n'appartenant pas à l'Opep et grands producteurs de pétrole, dont la Russie et l'Angola», a dit M.Purnomo. Interrogé la semaine dernière à propos de l'augmentation de la production pour juguler la hausse des cours, le président de l'Opep a déclaré qu'une décision sur une augmentation de 1,5 million de barils par jour ne pouvait pas être prise avant la rencontre de Vienne. Le cartel, qui produit déjà plus de 28,5 mbj de brut (hors Irak), serait donc incapable de compenser une éventuelle diminution de l'offre si un pays producteur venait à faire défaut. Or, nombre d'entre eux traversent actuellement des phases d'instabilité, que ce soit l'Irak, le Nigeria, la Russie ou encore le Venezuela, où se tiendra le 15 août un référendum controversé sur le maintien au pouvoir du président Hugo Chavez. Des facteurs favorables au maintien du niveau actuel des cours, qui, pour la première fois ont propulsé le prix du panier des sept bruts mondiaux servant de référence à l'Opep à 39,67 dollars le baril. Pressée par les pays consommateurs d'augmenter la production, l'Opep estime par la voix de son président que même la mise en oeuvre du mécanisme d'ajustement des prix, visant à faire évoluer le cours du panier dans une fourchette située entre 22 et 28 dollars le baril, soit trois dollars en dessous et au-dessus d'un «juste prix» n'aurait aucune incidence sur les prix. A noter que l'Opep peut réduire sa production de 500.000 barils par jour si les cours de son panier sont inférieurs à 22 USD le baril pendant dix jours consécutifs. Elle peut l'augmenter d'autant si les prix sont supérieurs à 28 USD pendant 20 jours. Mais, dans les faits, ce mécanisme n'est plus appliqué depuis des mois. Ce qui a amené l'organisation à songer à une révision à la hausse de sa fourchette des prix. Une proposition qui sera au menu de la prochaine rencontre du cartel.