L'Organisation des pays exportateurs de pétrole pourrait décider de nouvelles réductions si le baril retombe d'ici là à 50-55 dollars, a annoncé jeudi le journal koweitien Alqabas."Si le pétrole retombe à 50-55 dollars le baril l'Opep pourrait décider à sa conférence de septembre d'une nouvelle réduction de la production", écrit le journal en référence au membre du Conseil supérieur de pétrole du Koweït, le docteur Imad Al-Atiqui. L'expert n'a pas cité l'ampleur des réductions éventuelles. "Toutes les variantes sont possibles", a-t-il indiqué, rappelant que même le baril à 60 dollars mécontentait certains membres de l'OPEP, estimant que "ce prix nuisait à leurs budgets nationaux", souligne le journal. Notons que les prix du pétrole ont évolué en nette hausse et ont clos la semaine à 65 dollars vendredi en fin d'échanges européens, encouragés notamment par des signes d'accélération de la demande en Chine, deuxième pays consommateur de brut. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre, devenu ce jour le contrat de référence, gagnait 1,29 dollar à 65,04 dollars par rapport à la clôture de la veille. A New York, le brut léger texan (WTI) prenait 1,27 dollar à 63,29 dollars. Le cours du baril, hésitant à l'ouverture, a gagné jusqu'à plus de 3% après la publication de chiffres de la construction aux Etats-Unis qui semblaient indiquer que le pire était passé pour le secteur. Les mises en chantier de logements et les permis de construire délivrés aux Etats-Unis ont en effet confirmé en juin leur rebond du mois précédent en augmentant bien plus que prévu par rapport à mai. Mike Fitzpatrick, de MF Global, a toutefois estimé qu'il était difficile d'expliquer une hausse aussi nette. "C'est l'été, le volume d'échanges est faible, c'est une protection avant le week-end", a suggéré l'analyste. La progression a aussi été encouragée par une agitation renouvelée en Iran, suite des troubles intervenus après l'élection présidentielle, a indiqué M. Fitzpatrick. Passés de 73,50 dollars à moins de 60 dollars en l'espace de deux semaines, les cours du brut ont ainsi repris plus de 4 dollars en trois séances. Le rebond montre que "les investisseurs ne se tiennent pas à l'écart des actifs plus risqués", selon les analystes de BMO Capital Markets. "Une réflexion sur les brusques mouvements de balanciers sur le marché du pétrole pousse à y voir un reflet des points de vue contrastés sur le stade où nous en sommes dans la récession, et la distance à laquelle se trouve le bout du tunnel", a expliqué de son côté Phil Flynn, de PFG Best Research. "Le milieu de l'année attise les espoirs que la fin de la récession soit proche, mais des inquiétudes tenaces sur le chômage continuent de tempérer tout optimisme trop grand", a ajouté l'analyste. Elément positif pour le marché, les raffineries chinoises ont fonctionné à des rythmes record en juin. Les prix sont ont été "aidés par l'annonce selon laquelle la production des raffineries chinoises avait touché un nouveau record à la hausse en juin", a ainsi précisé Amrita Sen, de Barclays Capital. De son côté, le prix du panier pétrolier Opep (Opec Reference Basket of Crudes), s'est rapproché le 16 juillet de la barre des 63 dollars le baril. Jeudi, le panier a augmenté de 0,81 dollar pour atteindre 62,54 dollars le baril contre 61,73 la veille. Le 10 juin, le panier Opep a dépassé 70 dollars pour la première fois en huit mois pour osciller durant le mois de juin entre 66 et 70 dollars. Le baril avait culminé à 140,73 dollars le 3 juillet 2008, avant de connaître une chute fulgurante sur fond de crise financière mondiale. En 2008, le prix moyen du brut a atteint 94,45 dollars, mais il coûtait en moyenne 41,52 dollars en janvier 2009, 41,35 dollars en février, 45,78 dollars en mars, 50,2 dollars en avril et 56,98 dollars en mai. Cette année, la valeur maximale a été atteinte le 11 juin, lorsque le baril coûtait 70,87 dollars. En mars 2008, le panier pétrolier a été élargi à 12 types de pétroles grâce à l'Equateur. Le prix du panier de référence comprend désormais les bruts: Saharan Blend (Algérie), Girassol (Angola), Oriente (Equateur), Minas (Indonésie), Iran Heavy (Iran), Basra Light (Irak), Kuwait Export (Koweït), Es Sider (Lybie), Bonny Light (Nigeria), Qatar Marine (Qatar), Arab Light (Arabie saoudite), Murban (Emirats arabes unis) et BCF 17 (Venezuela). Synthèse S.G.